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Education au Mali : UN CHECK-UP SANS COMPLAISANCE

Une étude d’évaluation diagnostique du système éducatif de notre pays a été présentée au monde scolaire, vendredi, au cours d’un atelier au centre Aoua Kéïta. La cérémonie d’ouverture présidée par le secrétaire général du ministère de l’Education nationale, Souleymane Goundiam, s’est déroulée en présence du coordinateur du programme d’analyse du système éducatif de la Conférence des ministres de l’éducation des pays africains et malgache d’expression française, Jacques Malpel, et d’invités venus d’autres pays.

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Intitulée « Evaluation diagnostique du système éducatif de la République du Mali », l’étude a été effectuée par le programme d’analyse du système éducatif de la Conférence des ministres de l’éducation des pays africains et malgache d’expression française (Pasec). Elle contient une présentation générale et un aperçu des défis et enjeux majeurs dus notre système éducatif, une évaluation des compétences des élèves au premier cycle du fondamental, une analyse de la disparité des performances des élèves et des facteurs de la qualité dans l’enseignement fondamental. L’étude fait également des recommandations.

Depuis l’avènement de la troisième République, les pouvoirs publics ont fait de l’éducation un secteur privilégié du développement économique et social. Cette volonté s’est traduite depuis 1992 par un accroissement des dépenses récurrentes et d’investissement dans le secteur.

Pour répondre aux différents maux dont souffre l’école malienne, une politique de refondation du système éducatif a été adoptée dont les grandes orientations sont axées sur l’amélioration de l’accès et de la scolarisation, de la qualité de l’éducation et de la gestion financière, matérielle et des ressources humaines.

L’étude a couvert 180 écoles au Mali totalisant 529 054 élèves. Cependant, les résultats de l’évaluation ne sont représentatifs que d’une partie du pays du fait de l’exclusion des zones en guerre au moment du travail.

Les résultats de l’étude permettent un certain nombre de constats portant sur les disparités dans l’atteinte de l’objectif de parité dans l’enseignement fondamental et les disparités des performances des élèves liées à la formation pédagogique initiale du maître. L’étude a également mis en évidence le problème de performance des élèves de 2ème année liées à la pratique des travaux domestiques ou au redoublement.

Dans le cadre de l’objectif de parité dans l’enseignement fondamental, l’étude confirme les disparités dans l’atteinte de cet objectif. Ainsi les filles représentent 49,6 % des élèves en 2ème année et seulement 47,8 % en 5ème année.

Concernant les disparités des performances des élèves liées à la formation pédagogique initiale du maître, il ressort qu’en 2ème année, les élèves dont le maître n’a aucune formation pédagogique initiale ont une performance moyenne significativement moins élevée que les autres. Idem en 5ème année.

L’analyse établit aussi que la pratique des travaux domestiques a un lien négatif avec l’apprentissage du français. La proportion des élèves astreints aux travaux champêtres est de 35,9 % en 2ème année et de 50,1 % en 5ème année.

L’évaluation montre aussi que le redoublement est négatif pour la performance. Ainsi, en 2ème année, les élèves qui ont redoublé une fois la première année se révèlent moins performants que les autres élèves. Ce constat se renouvelle en 5ème année. « Les élèves qui tendent à redoubler plusieurs fois dans le cycle, performent moins que les autres et sont aussi ceux éprouvent le plus de difficultés dans leur scolarité », note ainsi l’étude.

Celle-ci recommande par conséquent de renforcer les capacités pédagogiques des enseignants qui ne sont pas sortis des écoles de formation de maîtres grâce à des modules de formation appropriés. Elle préconise aussi de mener une étude pour identifier les vraies causes et proposer des solutions dans le cadre de l’atteinte de l’objectif de parité dans l’enseignement fondamental.

Le document propose de mener une sensibilisation auprès des comités de gestion scolaires et de l’association des mères d’élèves sur les questions des performances de élèves de 2ème année liées à la pratique des travaux domestiques. Concernant le redoublement, l’étude propose de créer un environnement pédagogique qui privilégie les activités de remédiation.

Souleymane Goundiam a salué la réalisation de cette étude qui permettra d’engager des actions réelles en vue de faire de la formation des ressources humaines, le socle de notre développement.

La Conférence des ministres de l’éducation des pays africains et malgache d’expression française (Confemen) regroupe 44 pays. Le  Pasec est un programme de la Confemen. Il a été créé par les ministres dans le but de mettre en relation les aspects quantitatifs et qualitatifs des systèmes étudiés et de dégager, dans le cadre des solidarités francophones, les choix possibles des stratégies éducatives les plus efficaces.

Be. COULIBALY 

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