Le Mali est tombé tellement bas que même la société civile, qu’elle soit religieuse, syndicale, ou associative, qui aurait dû être la sentinelle, vigilante, prompte à agir, pour veiller sur la classe politique, s’est malheureusement fourvoie face au gain facile. Elle s’est même vendue aux plus offrants en fermant bouche, narine et oreille pour ne rien dire, ne rien sentir encore moins entendre des bévues de la classe politique. Corrompue jusqu’à la moelle des os, la société civile a accepté d’être autour du même plat que la classe politique, elle s’est, à la limite prostituée aux différents régimes pour jouir des délices du pouvoir, ce qui a fait d’elle un pantin au service du seul maître du jour. Le Mali est véritablement à la croisée des chemins sinon comment comprendre qu’un Etat dit démocratique où au nom de la séparation des pouvoirs chaque institution est censée jouer son rôle, puisse s’effondrer comme un château de carte construit sur une dune de sable. Tous les acquis du 26 mars sont en train d’aller à vau-l’eau. Tout est sens dessus- dessous, car ceux qui doivent diriger, orienter et surveiller se mettent ensemble dans un complot contre le peuple.
Youssouf Sissoko