Le plan d’internationalisation du conflit au Centre qui fait payer aux communautés peules le plus lourd tribut n’est pas une vue de l’esprit. Des Maliens (des agents de l’étranger ?) s’y attèlent de façon méthodique et avec beaucoup de détermination.
Après l’ancien Président de l’Assemblée nationale, Ali Nouhoum DIALLO, dont on s’empressera de tourner la page de son unique mandat à la tête du Parlement de la CEDEAO, la cause peule a un nouveau visage : AbouL Aziz DIALLO, président de Tabital Pulaku. Dans une récente vidéo publiée sur les réseaux sociaux, il affirme avoir interpelé le commandant de la Force française Barkhane : « pourquoi n’intervenez-vous pas pour mettre fin au génocide peul ? » Le terme est lâché, le ‘’Génocide’’ qui forme en plus du crime de guerre, de crime contre l’humanité, un trinôme. Les massacres de Peulhs, perçus sous l’angle de ‘’Génocide’’ tombent sous le coup de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide. Voici la porte grande ouverte aux Nations Unies. C’est très futé de placarder ainsi son pays aux encans. Mais voilà, si les victimes (du génocide) sont clairement identifiées, à savoir les Peulhs, il n’en va pas de même pour les auteurs (du génocide). Tantôt, DIALLO indexe les l’Armée malienne, les Donsos, tantôt des mercenaires ivoiriens, tantôt des jihadistes terroristes. Là, il est clair qu’il navigue à vue, portant un sacré coup à son crédit.
Ce qui est par contre constant, c’est le projet d’internationalisation. On l’a vu en juillet 2018 avec la marche pacifique organisée à Dakar par des militants des droits de l’homme pour dénoncer les violences ‘’envers les Fulbés du Mali’’. On l’a vu, on le voit encore aujourd’hui avec les accusations portées contre de prétendus mercenaires ivoiriens, interpelant la République de Côte-d’Ivoire.
Comme le projet, le dessein qui le sous-tend est clair : réunir les ingrédients d’une guerre. Parce que c’est à cela que mènent infailliblement les accusations répétées et souvent très légères.
Pourtant, nous nous souvenons du génocide rwandais (avril-juillet 1994) au cours duquel 800 000 Tutsis ou Hutus modérés ont été massacrés. Souvenons-nous que l’ONU y a brillé par son incapacité. Il faut en tirer les enseignements et épargner au Mali une autre tragédie inutile. D’autant plus qu’en mettant à contribution ses méninges, il devrait bien y avoir bien d’autres moyens softs d’arnaquer ceux que tout le monde connaît.
PAR BERTIN DAKOUO
Source: info-matin