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Décrispation du climat politique: vers la relecture des décrets de la discorde

Le Mali, engagé dans un processus de réforme constitutionnelle est confronté, depuis quelques mois, à une divergence profonde entre les composants de la classe politique sur la démarche proposée par le Gouvernement. A l’origine, les Décrets n° 2019 -PM-RM du 14 janvier 2019 portant nomination au Comité d’experts pour la réforme constitutionnelle ; le Décret N° 20/PM-RM du 17 janvier 2019 portant instauration d’un Cadre de Concertation national (CCN) entre le Gouvernement, les partis politiques et la société civile pour valider les propositions du Comité des Experts.

Depuis quelques semaines, la multiplication des rencontres entre états-majors politiques (Majorité, Opposition, Centre), d’une part, et, de l’autre, la rencontre entre le Président de la République et sa Majorité (EPM) puis avec le RPM, constitue un nouvel espoir pour un Mali réconcilié avec l’ensemble de ses fils.

Si la dernière présidentielle de juillet/août 2018 a jeté les bases de la division de la classe politique, cette divergence n’a jamais été aussi profonde qu’avec le décret N° 20/PM-RM du 17 janvier 2019. De plus en plus, on évoque une possible annulation, très prochainement, de ces décrets de la divergence, en vue d’une décrispation rapide du climat social pour réussir la réforme constitutionnelle promise par le Président de la République, suite à son investiture pour un second et dernier mandat à la magistrature suprême du pays.

Alors que le mercure du climat social ne cessait de monter, le patron de la MINUSMA Annadif et le représentant de l’Union africaine, Pierre BUYOYA, étaient accueillis ce lundi 19 novembre 2018 au QG de l’Alliance Ensemble Pour le Mali (EPM). À l’ordre du jour : la situation socio-politique du pays.

Au cours des échanges, les deux responsables ont invité le Dr Bocari TRETA et ses camarades de la Majorité présidentielle ‘’à prendre leurs responsabilités, afin de trouver une solution à la crise socio-politique’’ qui règne dans le Mali.

Ensuite, ce 12 janvier 2019, au cours de ses premières assises au CRES de Badalabougou, l’Alliance politique et électorale ‘’Ensemble pour le Mali » jetait les bases du futur débat sur les différentes réformes que notre pays doit engager.

À côté des figures emblématiques de la scène politique malienne regroupées au sein de l’Alliance EPM, le chef de la MINUSMA était encore là. Il a profité de la tribune pour livrer ses conseils d’ami aux amis et alliés du Président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA : «la révision constitutionnelle constituant un acte politique majeur dans la vie d’une nation, il s’agira pour vous, d’adopter une approche consensuelle et inclusive mettant plus l’accent sur la dimension politique de cette réforme constitutionnelle plutôt que sur ses aspects techniques, de façon à surmonter les blocages psychologiques existant entre certains acteurs de la majorité, de l’opposition et de la société civile », a conseillé Mahamat Saleh Annadif.

Depuis, une série de rencontres est enclenchée entre différents états-majors politiques de la place. Elles ont permis à la classe politique nationale de se parler, du fond du cœur, pour la cause du Mali, de dégager leurs points de vue sur la situation politique de notre pays et de dégager des perspectives pour la sortie honorable de crise. Cette initiative de concertation de la classe politique, notamment de l’EPM, a été appréciée par le Président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, lors de sa rencontre, ce 16 février 2019, avec la Plateforme qui a soutenu sa réélection. « C’est que vous avez compris en vous dépensant sans compter pour rapprocher les lignes, pour aller à l’autre, pour aller au frère qui n’a pu demeurer insensible à cela. J’eusse été en reste et de loin si je n’avais à mon tour fait le geste de votre confort en prenant mon téléphone et en appelant mon jeune frère Soumaila qu’il ne connaît pas, qui m’a fait un message authentifié », s’est adressé le Président IBK à ses invités du jour.

À l’issue de cette rencontre, il se dit que le Président de la République a promis, au grand soulagement de son auditoire, une reprise du décret et l’arrêté portant création et convocation du Cadre de concertation nationale, à l’origine du boycott du CCN par des partis politiques, du moins ceux de l’opposition.

À Faladiè, au siège de la COFOP, ce 19 février 2019, l’EPM tentait d’aplanir ses divergences avec ce regroupement politique, qui refuse de siéger au CCN. À l’issue d’un débat franc et houleux, les deux parties ont convenu, selon une source proche de la rencontre, de créer un comité d’experts en vue de prendre en compte les préoccupations et les suggestions de chacun dans le cadre d’un dialogue politique inclusif.

Selon la source, l’annonce de la reprise du décret et de l’arrêté portant de création et convocation du cadre de concertation sur instruction du chef de l’État a décrispé l’atmosphère entre ces deux parties, d’autant plus que la COFOP avait décidé de ne pas y prendre part en l’état, compte tenu de plusieurs facteurs. Les deux parties, dit-on, ont convenu de la nécessité de mettre le Mali au-dessus de tout.

En tout état de cause, s’il faut déjà prendre en compte les préoccupations majeures jusque-là formulées par les bords politiques : « Conférence des forces politiques » (FARE) ; le « dialogue politique de haut niveau » (URD) ; une « grande rencontre de la classe politique autour du chef de l’État », la révocation des décrets du Premier ministre devient plus que nécessaire.

PAR SIDI DAO

Source: info-matin

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