La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a été créée par la Résolution 2100 du Conseil de sécurité du 25 avril 2013, pour appuyer le processus politique au Mali et effectuer un certain nombre de tâches d’ordre sécuritaire.
La mission politique a été un franc succès, avec l’élection d’IBK à la présidentielle de juillet dernier. Le tout couronné par le fair play inédit du candidat malheureux, Soumaïla Cissé (il s’apprête à être député de son Niafunké natal).
Le second volet de la Résolution 2100 est loin d’enregistrer le triomphe attendu, avec les multiples attaques: kamikazes à Tombouctou, obus à Gao, tirs de roquettes à Kidal. Ces évènements dramatiques auraient pu être évités si la MINUSMA jouait pleinement son rôle.
Depuis l’intervention des forces françaises, baptisée « Opération Serval», le 11 janvier 2013 à Konna, les djihadistes ont fui les grandes agglomérations du Nord Mali. Ils ont été pourchassés par les Français et les Tchadiens dans leurs derniers retranchements, jusque y compris dans le Tighargharet (les montagnes de Kidal).
Cette première victoire, tout le monde le reconnait, ne consacrait pas la fin des hostilités ou l’éradication du phénomène djihadiste. Tous ne sont pas morts. Ils sont tapis dans l’ombre et attendent des opportunités pour signer un attentat ou une opération kamikaze.
J’accuse la MINUSMA, parce qu’elle se doit d’aller à leur recherche, de les dénicher pour les anéantir. Mais elle préfère rester dans les trois capitales régionales du Nord du Mali (Tombouctou, Gao et Kidal), se la couler douce, avec la bonne chair et la boisson de qualité, en galante compagnie, souvent même en passant par la force pour violer des prostituées.
J’accuse la MINUSMA, parce qu’il est inacceptable qu’une force internationale, créditée de moyens militaires et financiers importants, puisse dormir la nuit en laissant des terroristes terroriser les populations, sous son nez et à sa barbe.
J’accuse la MINUSMA, parce qu’elle ne patrouille pas à Diré, Goundam, Ménaka, Bourem et Ansongo, laissant des criminels dynamiter des ponts.
J’accuse la MINUSMA, parce qu’elle assiste, sans mot dire, aux multiples manifestations hostiles à l’Etat du Mali et aux attaques des banques par les bandits armés de Kidal.
J’accuse la MINUSMA, parce que, depuis la fin de l’opération «Serval», elle n’a rien fait de relevant. Nous n’avons rien à mettre aujourd’hui à son actif.
Alors, mieux vaut tard mieux que jamais, la MINUSMA doit se remettre en cause et s’adonner à sa principale mission, consacrée par la Résolution 2100, à savoir l’exécution «d’un certain nombre de tâches d’ordre sécuritaire».
Chahana Takiou