Assimi Goïta va-t-il minutieusement analyser ce revers avant de se lancer dans une quelconque aventure ? Les causes du fiasco pourraient être entre autres, le manque d’enthousiasme des populations, qui n’en ont cure, la crise financière et sociale qui touche une très large majorité des citoyens et certainement l’amateurisme des organisateurs du meeting qui ne s’y connaissent certainement pas. Pourquoi ne se sont-ils pas inspirés des bons exemples et des stratégies de mobilisation des grands leaders religieux comme Chérif Ousmane Madani Haïdara, comme Mahmoud Dicko, qui tous les deux peuvent remplir en un clin d’œil le stade du 26 mars. Où sont passés les grands mobilisateurs de l’URD et du RPM dont les candidats à la présidentielle de 2018 ont rempli le même stade comme un œuf. Feus Soumaïla Cissé et Ibrahim Boubacar Keita, puisque c’est d’eux qu’il s’agit ont rempli les quatre coins du stade quand les partisans de la transition ne sont qu’au ¼. Que dire des rappeurs comme IBA One et Sidiki Diabaté qui ont l’habitude de le remplir.
Il est alors inadmissible qu’avec l’implication des partis de l’ancienne majorité présidentielle sous IBK et surtout celle du parti de feu Soumaïla Cissé, qui ont une assez grande expérience en matière de mobilisation, que l’on ne puisse pas remplir un stade de moins de 60 000 places. Ces partis ont-ils été marginalisés au profit des associations et mouvements fantoches qui ne sont présents que sur les réseaux sociaux. Il revient aux grands partis membres de la Coalition du Oui de donner des explications sur les fraisons de l’échec de la mobilisation. A la question de savoir si les autorités de la transition vont tirer tous les enseignements de ce fiasco, la réponse est on ne peut plus évidente. Elles doivent désormais redescendre sur terre et analyser avec doigté et discernement cet échec cuisant.
Où est alors passé le peuple du 14 janvier 2022 ? Pour rappel c’est un 14 janvier 2022, après la rectification de la transition et les sanctions de la CEDEAO, que les maliennes et les maliens se sont donné rendez-vous au boulevard de l’indépendance de Bamako pour fustiger ces sanctions et soutenir les autorités de la transition. Aujourd’hui ce peuple est à la fois désemparé et désabusé, car les fruits des beaux discours des autorités ne semblent pas tenir la promesse des fleurs dans la résolution de ses multiples crises, d’où son indifférence à la chose politique.
En effet, le peuple végète dans la misère et ne sait plus à quel saint se vouer. Assimi Goïta va-t-il minutieusement analyser ce revers avant de se lancer dans une autre aventure ? Ne craint-il pas un boycott massif des électeurs le 18 juin ? Ainsi Pour éviter d’autres revers, il doit réfléchir mille fois avant d’agir, autrement dit avant de se lancer dans la course pour la présidentielle, comme c’est le souhait de la plupart de ses partisans.
L’échec du meeting, il faut le rappeler, est non seulement un désaveu pour le gouvernement et le CNT, mais aussi pour les partis politiques et les multiples mouvements et associations et surtout pour le Président de la transition. Tous ceux qui disent Assimi Goïta « An Biko » ne sont ni sincères, ni représentatifs, encore moins engagés. FORSAT civile, AREMA, COREMA, Mouvement An Biko, ne sont que de tonneaux vides.