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Edito : Faible mobilisation du camp du oui au stade du 26 Mars , un autre signal fort pour Assimi Goïta

A défaut du suffrage universel direct, les autorités de la transition ne pouvaient tirer leur légitimité que des grandes mobilisations à l’image de celle du 14 janvier 2022. D’ailleurs cette date est désormais inscrite en lettres d’or dans les annales de l’histoire de l’ère Assimi Goïta.
Voulant rééditer le même exploit, les partisans du Oui et des autorités de la transition ont invité, à coûts de renforts financiers et médiatiques, les maliennes et les maliens au stade du 26 mars, le jeudi 8 juin 2023. Selon plusieurs observateurs le stade était plein au ¼ seulement de sa capacité d’accueil. Pour rappel le meeting du jeudi était non seulement unitaire regroupant l’ensemble des forces qui soutiennent la transition et le Oui au référendum constitutionnel. Tous les observateurs de la scène politique malienne s’accordent à dire que le meeting a été un fiasco. Quelles pourraient être les causes de ce fiasco ? Le Président de la transition, le gouvernement et le CNT vont-ils tirer tous les enseignements de cet échec ? Les partis politiques et l’ensemble des mouvements et associations de soutien ont-ils été incapables de mobiliser en dépit de leur grand nombre et surtout des moyens colossaux mis à leur disposition?

Assimi Goïta va-t-il minutieusement analyser ce revers avant de se lancer dans une quelconque aventure ? Les causes du fiasco pourraient être entre autres, le manque d’enthousiasme des populations, qui n’en ont cure, la crise financière et sociale qui touche une très large majorité des citoyens et certainement l’amateurisme des organisateurs du meeting qui ne s’y connaissent certainement pas. Pourquoi ne se sont-ils pas inspirés des bons exemples et des stratégies de mobilisation des grands leaders religieux comme Chérif Ousmane Madani Haïdara, comme Mahmoud Dicko, qui tous les deux peuvent remplir en un clin d’œil le stade du 26 mars. Où sont passés les grands mobilisateurs de l’URD et du RPM dont les candidats à la présidentielle de 2018 ont rempli le même stade comme un œuf. Feus Soumaïla Cissé et Ibrahim Boubacar Keita, puisque c’est d’eux qu’il s’agit ont rempli les quatre coins du stade quand les partisans de la transition ne sont qu’au ¼. Que dire des rappeurs comme IBA One et Sidiki Diabaté qui ont l’habitude de le remplir.

Il est alors inadmissible qu’avec l’implication des partis de l’ancienne majorité présidentielle sous IBK et surtout celle du parti de feu Soumaïla Cissé, qui ont une assez grande expérience en matière de mobilisation, que l’on ne puisse pas remplir un stade de moins de 60 000 places. Ces partis ont-ils été marginalisés au profit des associations et mouvements fantoches qui ne sont présents que sur les réseaux sociaux. Il revient aux grands partis membres de la Coalition du Oui de donner des explications sur les fraisons de l’échec de la mobilisation. A la question de savoir si les autorités de la transition vont tirer tous les enseignements de ce fiasco, la réponse est on ne peut plus évidente. Elles doivent désormais redescendre sur terre et analyser avec doigté et discernement cet échec cuisant.

Où est alors passé le peuple du 14 janvier 2022 ? Pour rappel c’est un 14 janvier 2022, après la rectification de la transition et les sanctions de la CEDEAO, que les maliennes et les maliens se sont donné rendez-vous au boulevard de l’indépendance de Bamako pour fustiger ces sanctions et soutenir les autorités de la transition. Aujourd’hui ce peuple est à la fois désemparé et désabusé, car les fruits des beaux discours des autorités ne semblent pas tenir la promesse des fleurs dans la résolution de ses multiples crises, d’où son indifférence à la chose politique.

En effet, le peuple végète dans la misère et ne sait plus à quel saint se vouer. Assimi Goïta va-t-il minutieusement analyser ce revers avant de se lancer dans une autre aventure ? Ne craint-il pas un boycott massif des électeurs le 18 juin ? Ainsi Pour éviter d’autres revers, il doit réfléchir mille fois avant d’agir, autrement dit avant de se lancer dans la course pour la présidentielle, comme c’est le souhait de la plupart de ses partisans.

L’échec du meeting, il faut le rappeler, est non seulement un désaveu pour le gouvernement et le CNT, mais aussi pour les partis politiques et les multiples mouvements et associations et surtout pour le Président de la transition. Tous ceux qui disent Assimi Goïta « An Biko » ne sont ni sincères, ni représentatifs, encore moins engagés. FORSAT civile, AREMA, COREMA, Mouvement An Biko, ne sont que de tonneaux vides.

Youssouf Sissoko

Source: L’alternance
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