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Édito : AUTREMENT DIT, Difficile démarrage

À la suite de la démission de Soumeylou Boubèye Maïga et la nomination en ses lieux et place du Dr. Boubou Cissé (bombardé Premier ministre et ministre de l’Economie et des Finances, en même temps), notre pays est dirigé, depuis le 5 mai 2019, par un nouvel exécutif.

Auparavant, il est important de le signaler, certaines formations et regroupements politiques avaient signé le 2 mai un document intitulé : «Accord politique». Il trace les balises de cette nouvelle équipe et apporte certaines précisions pour ce qui concerne ses missions.

Grande première dans notre pays, depuis l’arrivée d’IBK au pouvoir, c’est l’entrée de l’opposition dans le gouvernement. Tiébilé Dramé (Parena) et Amadoun Oumar Dicko (PSP), deux poids lourds du Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD), occupent respectivement les prestigieux départements des Affaires étrangères et celui du Travail et du Dialogue social.

Pour ce qui concerne les tâches et missions prioritaires de la nouvelle équipe, le document insiste sur les futures réformes et la mise en œuvre diligente de l’Accord pour la paix et la réconciliation ; sans oublier, la résolution des crises sociales exacerbées par les grèves perlées que notre pays vit depuis 2013.

Désormais, l’heure est au travail et le président de la République, lui-même, l’a rappelé lors du premier conseil des ministres de la nouvelle équipe. Une réunion au cours de laquelle, il est, encore une fois, revenu à ses anciennes tendances.

Deux choses, principalement, se sont produites, ce jour, à Koulouba, et qui ne sont pas de nature à donner espoir aux Maliens qui, pourtant, attendent, énormément, de cette équipe. Il s’agit, pour ce qui concerne la forme, de certains propos introductifs du président de la République qui s’est adressé aux ministres comme à des élèves à travers des propos, souvent, très déplaisants portant sur son élection qui, selon lui, s’est déroulée de la plus belle manière.

Le président «confortablement» élu (ce sont ses propres termes) a recommandé, lors de cette même réunion gouvernementale, à ses ministres, de convoquer, trois jours plus tard, une réunion consacrée à la grave crise que traverse notre école, de discuter avec les principaux acteurs et trouver un terrain d’entente avec les enseignants pour «sauver la face du gouvernement et la sienne».

Cette première réunion a été un véritable échec et ce n’est que quelques jours plus tard qu’un terrain d’entente a été trouvé entre les différentes parties. Les syndicats tenaient, fondamentalement, à prouver à IBK et Boubou qu’ils ne sont, visiblement, pas assez forts pour imposer ou en imposer quoi que ce soit à qui que ce soit.

À présent, c’est sur le plan sécuritaire que nos compatriotes attendent le nouveau Premier ministre. Depuis son arrivée, rien de rassurant. Les attaques se multiplient au centre et la milice Dan Nan Amassagou a même publié un communiqué dans lequel elle annonce qu’elle va assurer la sécurité des populations dans certaines localités de Mopti. Alors même qu’on l’avait annoncé «dissoute». Il faut la désarmer maintenant.

Makan Koné 

Source : Nouvelle Libération    

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