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Edito : Autocratie rampante!

Hier, il portait le dossard N°10 du M5-RFP, aux côtés de Choguel pour demander à Ibrahim Boubacar Kéita (IBK), un Président démocratiquement élu, de dégager. Aujourd’hui, les propos d’Issa Kaou N’Djim, 4èmevice-président du Conseil national de la Transition (CNT), sont jugés « subversifs » ou encore d’‘’atteinte au crédit de l’Etat’’ ou ‘’ troubles à l’ordre public’’. Son interpellation et son incarcération démontrent à suffisance que la politique est très souvent sans pitié. Son sort au sein du CNT est confié à une commission ad hoc dont les travaux seront mis à l’approbation d’un vote en plénière. Il est fort probable qu’il y soit chassé comme un malpropre.Une chute tragique du grand propagandiste de la rue ? Ah oui, Elhadji Issa Kaou N’Djim jouait au bouffon au chef de la transition pour être servi comme son chien de chasse politique contre tous ceux qui peuvent être des potentielles menaces.Pas étonnant non, puisque des droits ont été violés, des chartes violées et la levée solennelle de la main du chef de la junte en jurant devant le peuple de respecter le délai que ce sont eux-mêmes qui ont fixé. De véritables contrevenants à la loi, les tenants du pouvoir jouent avec la carte de l’instrumentalisation, la propagande et la distraction des masses. Alors pourquoi ne pas enfermer le bouffon pour continuer d’animer la galerie. C’est une question de mission et de rôle qu’il joue bien d’ailleurs.

Il a raison sur un seul plan : lorsqu’on se rend compte qu’il n’y a aucun sérieux pour des luttes qui coûtent la vie à des personnes, on joue le jeu pour aller se faire ailleurs. Il est dans son rôle, qu’il assume bien pour Assimi le patriote. Par principe, j’apporte mon soutien total et massif à Issa Kaou N’Djim, traqué pour avoir dénoncé etcritiqué avec véhémence la gestion du Premier ministre. Et on a l’impression d’assister à l’installation, lentement mais sûrement, dans notre cher Maliba, un régime autocratique. Les autorités actuelles de la transition ne sont-elles pas issues de deux coups d’État ?

Or, dans la constitution du 25 février 92, le coup d’État est considéré comme un crime imprescriptible. D’ailleurs, cette constitution demeure toujours en vigueur et une loi d’amnistie sans effet a été votée par les tenants du pouvoir en vue de se protéger contre la justice. Est-ce que nous vivons encore dans un État de droit ou on ne peut pas contredire ou dénoncer les autorités de la Transition?

En tout cas, les Maliens n’ont pas consenti le sacrifice suprême en mars 91 pour subir de nouveau dans leur chair, dans leur âme et dans leur esprit les violences d’un État policier qu’ils croyaient abolis pour toujours.

Aliou Touré

Source: Le Démocrate- Mali

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