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Economie : Où est donc le sucre de N-Sukala ?

La question que les gens se posent est de savoir où est passé le sucre produit par nos usines dont la capacité totale atteint par moment la moitié du besoin local. Selon des sources officielles, la sucrerie de Sukala regroupe trois unités de sucrerie, deux anciennes et une nouvelle, la N-Sukala SA implantée dans la commune de Dougabougou, sur la route Markala-Niono, dans la Région de Ségou. Avec les deux premières unités de sucrerie, situées à Dougabougou et à Siribala, la production malienne de sucre s’évalue à 35 000 tonnes à la fin de l’année 2012. Les autorités ont entrepris des démarches pour satisfaire la forte demande en sucre de la population.

En novembre 2012, la coopération sino-malienne a permis la création de la troisième sucrerie (N-Sukala SA), détenue à 40% par le Mali et à 60% par les investisseurs chinois et qui devrait produire 105 000 tonnes. La zone exploitée est d’une superficie de 20 000 hectares, situés principalement dans le périmètre de l’Office du Niger. La production totale de 140 000 tonnes est encore inférieure à la consommation nationale annuelle, qui s’évalue à 250 000 tonnes par an, mais celle-ci devrait être couverte par une autre nouvelle sucrerie, construite à Markala en coopération avec l’Inde, et qui devrait produire 200 000 tonnes par an.

En 2016, des accusations de mauvaises conditions de travail ont été portées contre la nouvelle sucrerie. La mévente du sucre, liée notamment à la fraude et au marché noir, a mis l’entreprise en difficulté. Au début de l’année 2019, malgré l’amélioration de la qualité du sucre, l’État malien a dû intervenir pour éviter son effondrement complet. Les Maliens cherchent à comprendre pourquoi malgré les potentialités de la production locale, le sucre reste très cher. Ce que l’on ne comprend pas surtout est que le sucre produit à l’étranger est plus accessible.

Beaucoup de citoyens comptaient sur l’entrée du sucre produit par les usines dont il est question. Les prix du sucre ont pris l’ascenseur notamment à cause de l’inflation internationale qui s’est ajoutée à l’embargo économique et financier imposé au Mali par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) au cours de l’année dernière.

Ainsi, compte tenu de la fermeture des frontières, les produits de forte consommation n’ont pas été à l’abri d’une flambée de prix. En vue d’anticiper la montée en flèche du prix d’achat de certaines denrées de première nécessité, le gouvernement du Mali envisageait de faire recours aux stocks des deux sucreries nationales pour assurer l’approvisionnement de la population. Après avoir appelé la population au calme et à la sérénité face aux sanctions de la Cédéao, le gouvernement s’est mobilisé pour maîtriser les prix sur les marchés.

On se rappelle qu’une réunion interministérielle s’est tenue au ministère de l’Economie et des Finances avec la participation des opérateurs économiques ainsi que des représentants des associations de consommateurs. Les discussions ont largement tourné sur le prix du sucre qui semblait avoir commencé à flamber dans certaines localités, singulièrement à Bamako. Pour maintenir la stabilité, conformément à l’application des prix conventionnés à la suite des exonérations accordées par l’Etat aux opérateurs économiques, il a été proposé de mettre sur le marché des stocks des deux sociétés de production locale de sucre : le Sukala et N-Sukala aux prix conventionnés.

Soumaïla Diarra

Source: LE PAYS

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