La semaine dernière, les étudiants de plusieurs universités de Bamako ont boudé les classes pour divers motifs : soutien aux étudiants exclus, désaccord sur la date des examens ou retard dans le paiement des trousseaux et des bourses, etc.
Depuis la semaine dernière, les étudiants de l’Université des sciences juridiques et politiques sont dans la rue. Ils ont successivement décrété une grève de 48 h puis de 72 h. Motifs : les professeurs auraient fixé une date des examens qui ne convient pas aux étudiants. La date des examens est prévue dans quelques jours, soit deux mois seulement après le début des cours. Une décision que les étudiants jugent inacceptable.
Selon un membre du comité AEEM, les cours ont repris jeudi afin qu’un consensus soit trouvé sur la date de la première session au niveau de cette université. « Nous reprendrons la grève s’ils persistent dans leur position », a déclaré notre interlocuteur.
Autre problème au sein de l’enseignement supérieur : le redoublement et l’exclusion massive des étudiants. Selon nos informations, plus de 5000 étudiants sont exclus cette année de diverses universités de Bamako. L’Université des sciences juridiques et politiques et l’Université des langues et des sciences humaines de Bamako sont les plus touchées par cette exclusion massive des étudiants.
Face à cette situation, les étudiants de l’Université des langues et des sciences humaines ont aussi décrété une grève d’une semaine pour protester comme l’exclusion des leurs. La fin de cette guéguerre n’est pas pour demain, car la liste des exclus s’allonge chaque jour. Du coup, il est difficile de donner un chiffre exact des étudiants exclus cette année des universités de Bamako.
Notons aussi que les étudiants de la Faculté de médecine ont boudé cette semaine les amphithéâtres. Ils réclament le paiement de leurs trousseaux et bourses qu’ils n’ont pas encore perçus, après deux mois de cours.
« Ce sont nos autorités qui nous poussent des fois à aller en grève. Comment peut-on demander à un étudiant d’aller à l’école, alors qu’il n’a pas les frais de transport ? Comment un étudiant interné peut étudier alors qu’il n’a rien dans le ventre ? », s’interroge Salia Sanogo, étudiant en 2e année médecine.
Selon lui, les étudiants qui viennent de l’intérieur du pays sont toujours confrontés à ce problème de non-paiement des bourses à temps. Même sans grève, certains abandonnent les études, fautes de moyens.
Cette grogne des étudiants est un défi pour Mountaga Tall, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique qui a promis d’identifier tous les problèmes de ce secteur avant d’appliquer la thérapie appropriée. Pour une école apaisée, le ministre Tall a l’obligation de trouver une solution durable à ce problème récurrent des bourses qui pousse chaque année les étudiants à descendre dans les rues.
A. D.
SOURCE:L’indivateur du Renouveau