L’émiettement de la classe politique a toujours été considéré comme l’une des tares de notre démocratie. Nombre d’observateurs politiques estiment que les partis (pas loin de 200 formations) doivent aller vers des grands rassemblements pour constituer une alternative crédible. C’est dans cette logique qu’entendent s’inscrire huit partis politiques qui viennent de créer le Centre malien. Ce regroupement politique veut se situer « entre la majorité et l’opposition ».
Le Centre malien est constitué de l’Union pour la démocratie et l’alternance (UDA), des Forces alternatives pour le changement (FAC), du Parti pour l’action civique et patriotique (PACP), du Parti écologique (PE), de la Convention de réflexion et d’action pour le Mali (CREAM), du Parti démocratique du peuple malien (PDPM), de l’Union des forces du changement (UFC) et du Mouvement pour le rassemblement et l’initiative (MRTI).
Selon ses fondateurs, la lettre de constitution du regroupement a été remise le 26 mars dernier au ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Les initiateurs de la coalition ont animé dimanche une conférence de presse qui s’est déroulée à la Maison de la presse. Les partis membres entendent « prendre » leur « liberté » et « se démarquer d’une gouvernance qui peine à combler les attentes des populations (…) malgré des efforts », et des actions d’une « opposition protestataire et critique, dont le dessein est d’affaiblir l’Etat ».
Les formations politiques concernées promettent de s’exprimer sur toutes les questions d’intérêt national. « Nous allons proposer, critiquer, contribuer à l’animation du débat politique. Mais nous ne chercherons pas à affaiblir l’Etat », a assuré Niankoro Yéah Samaké, le président du Parti pour l’action civique et patriotique, qui fut candidat à la dernière élection présidentielle.
« Nous réfutons et désapprouvons les politiques menées et par l’opposition et par la majorité. Et nous n’hésiteront pas à leur dire la vérité au besoin », a averti le président des Forces alternatives pour le changement.
Concernant l’accord d’Alger, le Centre malien a marqué son adhésion à un document qui respecte l’intégrité territoriale, le caractère laïc, démocratique et républicain du Mali. Mais « les centristes » demandent aux autorités d’être vigilantes sur son application.
Le regroupement est ouvert aux autres partis politiques « non alignés » qui épousent ses idéaux.
Cheick Moctar TRAORE
source : L Essor