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Échec de la négociation : Les enseignants doutent de la bonne foi du Gouvernement

Les syndicats de l’Éducation signataires du 15 octobre 2016 ont rencontré la presse à la Maison de l’Enseignant, le mardi 18 février 2020, pour encore prendre à témoin l’opinion nationale et internationale sur le bras de fer qui les oppose au gouvernement de Dr Boubou Cissé. Après l’échec des négociations de la commission de conciliation, les 12, 14, 15 et 16 février 2020, les enseignants ont décidé de poursuivre leur mot d’ordre de grève de 480 heures, soit 20 jours, débuté le 17 février 2020.

Les syndicats de l’Education signataires du 15 octobre 2016 ont souligné que tout au long de ces travaux de conciliation, la partie gouvernementale a maintenu sa position de ne pas dépasser les 1100 en 2020, et 1200 en 2021, comme indice plafond de la majoration. Cette position du gouvernement est justifiée, selon les syndicalistes, par la situation sécuritaire et financière du pays, le nombre élevé des enseignants, et le non moins important qui concerne les effets collatéraux de la satisfaction de cette revendication. En plus de la non-soutenabilité budgétaire, la partie gouvernementale craint, selon les syndicalistes, la réaction des syndicats d’autres secteurs.

Pour cette synergie syndicale de l’éducation, la question sécuritaire, financière ainsi que l’effectif des enseignants ne sauront être des arguments pour ne pas appliquer une loi : « on ne négocie pas une loi », ont-ils laissé entendre. Surtout que le Premier ministre, chef du gouvernement, et aussi ministre de l’Économie et des Finances, Dr Boubou Cissé, avait promis, selon eux, le 4 octobre dernier, de satisfaire la doléance. Une promesse d’ailleurs renforcée par une instruction donnée par le président de la République, SEM Ibrahim Boubacar Keita lui-même, le 5 octobre dernier, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale des Enseignants.

Pour les syndicalistes, le gouvernement attend appliquer ce fameux article 39 en imposant 3,77% en lieu et place des 20% qui leur reviennent de droit, suite à la valorisation de la grille annexée au statut général. À croire ces syndicalistes, les 1100 points proposés par le gouvernement sont insignifiants, dans la mesure où l’indice plafond des enseignants est de 1060. Par conséquent, ils ont rappelé que le statut général était à 920, avant de bénéficier une majoration de 180 points. De ce fait, les grévistes, bien que disposés au dialogue, ont indiqué que 40 points de majoration, à la place de 180 points, sont une insulte.

C’est pourquoi ils ont demandé à la partie gouvernementale de s’inscrire dans la dynamique de l’application de l’article 39 conformément aux indices 1272 et 1387 respectivement en 2020 et 2021. Pour eux, quel serait l’impact du non-respect de la loi dans une démocratie ? Pis, si ce non-respect provient de celui qui est censé en imposer aux autres ? À noter que l’article 39 stipule que « toute majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du statut général s’applique de plein droit au personnel enseignant de l’enseignement secondaire, de l’enseignement fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale ».

ISSA DJIGUIBA

Source: Journal le Pays- Mali

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