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Eau et assainissement : LES PISTES DE L’APRES-CRISE

Le taux national d’accès à l’eau potable est estimé à 63,6%  tandis que seulement 22 % de la population dispose d’un assainissement amélioré. Et ces chiffres cachent de grandes disparités entre les centres urbains et le milieu rural

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La profonde crise socio-politique et sécuritaire  dans laquelle le pays a été plongé en 2012 a durement affecté tous les secteurs de développement.  Le secteur de l’eau, l’hygiène et l’assainissement ne fait pas exception. Pour faire le point de la situation, l’ONG internationale Wateraid, en collaboration avec ses partenaires, a organisé hier une journée de réflexion sur l’accès durable des populations à l’eau potable et à un assainissement adéquat.

La rencontre qui s’est déroulée au Grand hôtel de Bamako avait pour thème : « Eau et assainissement au Mali : de la crise à la couverture pour tous ».

Les travaux de la journée d’échange étaient dirigés par le représentant national de Wateraid, Mamadou Diallo. La rencontre a regroupé de nombreux invités de marque dont le directeur des programmes internationaux de Wateraid basé à Londres, Guirish Nénon, et la représentante régionale  pour l’Afrique, Mme Mariam Dem. Elle a aussi  mobilisé une quarantaine de participants nationaux incluant les acteurs du secteur public et de la société civile impliqués dans la fourniture des services d’eau et d’assainissement.

L’objectif assigné à cette journée était de discuter de la question de la fourniture des services d’eau et d’assainissement dans notre pays dans le contexte de crise. Les échanges ont surtout enregistré des témoignages sur  les expériences des différents acteurs sur l’eau et l’assainissement en situation de crise.

Le représentant national de Wateraid, Mamadou Diallo, a salué les efforts de tous  les intervenants qui, malgré les risques, ont fait preuve de beaucoup de créativité au service des populations pour venir bout des difficultés liées à l’eau et à l’assainissement. Mais il  a aussi interpelé ces acteurs sur le fait que beaucoup reste encore à faire dans ce secteur, notamment pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement.

Durant la période de crise, Wateraid est intervenue sur plusieurs chantiers.  L’ONG a agi avec promptitude pour aider les déplacés internes. Au moment des graves inondations, notamment en Communes II et IV du District de Bamako, elle a assisté les sinistrés en distribuant des kits d’hygiène. Wateraid a également contribué à l’extension du réseau d’adduction d’eau potable dans le District. Plusieurs points d’eau et infrastructures d’assainissement ont été réalisés dans les régions du nord.

C’est Ousmane Diakité de la direction nationale de l’Hydraulique  qui s’est chargé de faire l’état des lieux de l’accès aux systèmes d’assainissement et à l’eau potable au Mali.  Il a souligné la nécessité d’engager des actions vigoureuses dans le secteur de l’eau et de l’assainissement où malgré les gros efforts  engagés par le gouvernement et les partenaires techniques et financiers, les besoins restent considérables.  Les statistiques sont assez révélatrices à ce propos. En effet, le taux d’accès à l’eau potable était à 63,6% au niveau national à la date du 31 décembre 2013. Et ce taux national cache une grande disparité entre le milieu urbain où le taux d’accès est de l’ordre 69,2% et le monde rural où il est estimé à 61,3%.

En matière d’assainissement, la situation n’est pas meilleure. Bien au contraire. Seulement 22 % de la population dispose d’un assainissement amélioré, et la  pratique qui consiste à faire ses besoins naturels à l’air libre est pratiquée  par une grande partie de la population rurale.

Il n’existe pas de systèmes de collecte des ordures dans les villages. Les quelques systèmes d’évacuation des eaux usées et des eaux des pluies dans les villes sont quasi inexistants en milieu rural. En ce qui concerne les disparités, 14% des ménages en milieu rural et 35% des ménages en milieu urbain ont accès à un assainissement amélioré.

Le manque d’accès à l’eau potable et à un bon assainissement entraîne de graves conséquences dans le domaine de la santé, de l’éducation et du développement économique. Les maladies dues à l’insalubrité du milieu et à l’insuffisance des services d’eau potable et d’assainissement tels que la diarrhée, le paludisme, le choléra figurent parmi les principales causes de mortalité et de morbidité infantiles au Mali. Ces maladies affectent aussi la couche active de la population qui est le moteur du développement du pays.

Pour ce qui est des solutions, de nombreuses pistes ont été ouvertes. L’ensemble des acteurs a insisté sur le fait que l’eau et l’assainissement doivent être considérés comme une priorité absolue par l’Etat qui doit en conséquence octroyer au secteur une allocation budgétaire adéquate. Il convient également d’impliquer le secteur privé, les organisations de la société civile.

Il a été également préconisé d’accentuer l’accès à l’information, la formation, la concertation, le renforcement des compétences des acteurs pour une prise de conscience sur la situation et d’introduire des systèmes d’alerte précoce pour contrôler la pollution de l’eau. Des actions de plaidoyer doivent être menées pour le renforcement d’une prise de conscience internationale de la question de l’eau et de l’assainissement.

Lougaye ALMOULOUD

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