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Durée de la transition: l’intruse du DIM

Après la reprise de Kidal, le fief des groupes séparatistes et alliés des terroristes, le président de la transition Assimi GOÏTA a décidé d’initier le dialogue inter-Maliens après avoir conclu l’échec de l’Accord d’Alger signé en 2015. Ce dialogue attendu pour poser le jalon de la paix et de la réconciliation au regard des rapports de la phase communale tenue du 13 au 15 avril dernier les discussions semblent accorder un peu d’importance sur le processus de la paix, mais plutôt à la durée de la transition. Idem pour la phase régionale. A ce rythme, le dialogue inter-Maliens risque d’être les Assises nationales de refondation-bis qui ont déjà traité les questions liées à la durée de la transition et d’autres thématiques.

Expérimenter les solutions maliennes aux problèmes, tel est l’objectif du Dialogue inter-Maliens décidé par le président de la transition en vue de remplacer l’Accord d’Alger ayant montré ses limites après 8 ans de mise en œuvre de parvenir à réconcilier les Maliens. Les dividendes de la paix tant espérée se faisaient toujours attendre.

La décision des autorités de transition d’ouvrir un dialogue inter-Maliens, quelques semaines après la reprise de Kidal, redonne une chance à la négociation directe sans influence des forces étrangères plutôt qu’à la poursuite des affrontements avec les groupes rebelles séparatistes.

En effet, après la reprise de Kidal où des groupes rebelles défiaient pendant 10 ans l’autorité de l’Etat, il est difficile d’envisager le retour durable de la paix dans le nord du Mali sans un processus politique permettant le dialogue, la réconciliation, et offrant des perspectives pour une meilleure gouvernance locale au bénéfice des populations.

Cette approche annoncée en grande pompe et tant attendue pour avancer sur le processus de la paix et de la réconciliation nationale est déjà en train de déplacer des thématiques de discussions au nombre de 5 : thématique 1 : paix, réconciliation nationale et cohésion sociale ; thématique 2 : questions politiques et institutionnelles ; thématique ; thématique 3 : économie et développement durable ; thématique 4 : aspects sécuritaires et défense du territoire ; thématique 5 : géopolitique et environnement internationale.

Cependant dans la pratique au regard des conclusions de la phase communale dudit dialogue, les discussions dans beaucoup d’endroits sont focalisées sur des aspects non-inscrits dans l’ordre du jour de ces rencontres.  La substance en lien avec la réconciliation nationale, la paix était reléguée au second plan, en priorisant la durée de la transition, une question déjà réglée lors des Assises nationales de la refondation.

Celles-ci, dans ses recommandations, ont proposé une fourchette de 6 mois à 5 ans. Malgré tout, des participants vidant le dialogue de sa substance continuent de ramener le débat sur la durée de la transition et des avantages aux 5 colonels considérés comme les « hommes forts de la transition ». Si la priorité des Maliens n’est pas pour le moment la tenue des élections, que les débats soient ramenés aux thématiques du dialogue sans faire de faux-fuyant.     

À aucun moment les discussions ne devraient se concentrer sur la prorogation de la transition ou l’attribution des grades militaires aux dirigeants de la transition.

Parce que ces sujets sont très loin des thématiques soumises aux discussions.  Et malheureusement, les débats sont concentrés sur la durée de la transition que sur les solutions adoptées pour parvenir notamment à la paix, à la réconciliation nationale après des années de rebellions cycliques.

A ce rythme, le DIM risque de se vider de son contenu, par conséquent, ses conclusions pourraient être utilisées à d’autres fins politiques que de la recherche de la paix entre les Maliens qu’elle est censée aboutir.

Le comité de pilotage du Dialogue inter-Maliens en laissant les discussions poursuivre ainsi pour la prochaine phase dite nationale, ledit dialogue pourrait difficilement apporter des valeurs ajoutées aux propositions déjà formulées lors de la Conférence d’Entente nationale, du Dialogue national inclusif, des Assises nationales de la refondation.

L’on a l’impression que le DIM constitue le bis repetita de ces rencontres précédentes que seul le décor a changé et les organisateurs.

Pour autant, l’ancien Premier ministre et président du comité pilotage lors de l’atelier de validation des TDR, était que les Maliens participent « à cet évènement inédit, qui ne sera pas un événement de trop » en soulignant que certains de ses compatriotes, à tort ou à raison, pensent qu’il ne s’agira que d’une nouvelle version de plus avec toujours les mêmes visages.

M. le président, à ce stade, il y a des efforts à consentir pour démentir que le DIM est différent des autres rencontres, à l’image des Assises nationales de la refondation.

PAR SIKOU BAH

Info Matin

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