Au sortir d’une audience avec Alioune Tine, on note avec Guillaume NGEFA, Chef Division Droits de l’Homme de la MINUSMA, une augmentation des cas d’atteintes aux droits de l’homme depuis un certain temps : « Les conclusions de notre enquête montrent que 34 de ces allégations ont été non seulement corroborées mais confirmées. Il s’agit des cas d’exécutions sommaires, des cas d’enlèvements, des cas de mauvais traitements et tortures, des cas de destructions des propriétés des personnes ainsi que des vols », a-t-il déclaré.
Auparavant, à la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), M. Alioune TINE, a eu un entretien avec le Président Aguibou Bouaré, sur des cas de violation des droits de l’Homme, en lien avec le terrorisme, les conflits intercommunautaires et l’esclavage par ascendance.
Aguibou Bouaré n’a pas manqué d’exprimer sa préoccupation au sujet de la mise en résidence surveillée de l’ancien Président de la Transition Bah N’DAW, de l’ancien Premier ministre Moctar OUANE et d’autres personnalités comme l’ex Secrétaire Général de la Présidence, Kalilou Doumbia, et certains Généraux de l’Armée Malienne.
La CNDH a aussi dénoncé les violations récurrentes des droits des personnes gardées à vue au niveau de certaines unités d’enquête ne respectant pas les délais de garde à vue et infligeant des traitements cruels, inhumains ou dégradants, voire la torture. De plus, ces unités ne renseignent pas ou renseignent mal les Registres pré-imprimés mis à leur disposition.
Selon l’expert des Nations Unies, des inquiétudes se manifestent de plus en plus sur la situation des droits de l’Homme dans le pays. Il s’agit pour lui d’obtenir des informations de premières mains avec l’ensemble des acteurs concernés.
« Le Mali, c’est un verrou et si ce verrou se casse c’est toute l’Afrique de l’Ouest qui va être menacée et en premier lieu nous qui sommes des pays frontaliers… Je vais discuter avec les autorités maliennes sur les meilleures voies et moyens d’améliorer la situation ensemble et avec le soutien d’acteurs nationaux et internationaux », a-t-il clamé. Aussi, juge-t-il que les ‘’communiqués fermes’’ de l’Union Européenne, de la CEDEAO, de l’Union Africaine ; des Nations Unies ne suffisent pas : ‘’Il faut des sanctions ciblées’’, clame-t-il.
En plus des atteintes des droits de l’Hommes commises par les groupes armés et les milices d’autodéfense, l’expert de l’ONU déplore ‘’une augmentation des violations commises par les acteurs étatiques, en particulier les forces de défense et de sécurité maliennes« .
Durant les 10 jours que durera sa visite au Mali, il rencontrera les défenseurs des droits de l’homme de Bamako et de l’intérieur du pays pour présenter son rapport devant le conseil des Droits de l’Homme en mars 2022.
A.A.D
Source: Bamakonews