Une cinquantaine de représentants des organisations de défense des droits de l’homme était réunie en fin de semaine, au Centre international de conférences de Bamako, à la faveur d’un atelier de formation de deux jours sur « la sécurité et la protection des défenseurs des droits humains ».

Organisé par  l’Observatoire des droits humains et de la paix (ODHP), en partenariat avec « Diakonia Mali », la session entre dans le cadre de la mise en œuvre du projet Appui à la promotion des droits humains, la justice et la réconciliation APDH-JR.
La session était animée par deux experts de la Mission de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL), Fulgence Zeneth, chef de la division des droits de l’homme et des questions humanitaires à Misahel, et Nathalie Traoré.
L’objectif principal de l’atelier était de mettre en place une stratégie commune pour assurer la sécurité et la protection des défenseurs des droits humains au Mali. Il s’agissait aussi d’outiller les bénéficiaires des mécanismes et principes des droits de l’homme afin de faire face aux défis majeurs sur le terrain tout en renforçant le processus de consolidation de la paix à travers une meilleure accessibilité des victimes à la justice.
Durant deux jours, les échanges entre les bénéficiaires, en l’occurrence les représentants des coordinations régionales de l’ODHP, et les experts ont porté sur toutes les questions relatives à la protection et à la promotion des droits de l’homme sous toutes leurs formes.
A l’ouverture de la session, le président du conseil d’administration de l’OHDP, Abraham Bengaly, a fait observer une minute de silence à la mémoire de feu Me Brahima Koné, l’un des plus éminents avocats du Barreau du Mali et défenseur émérite des droits de l’homme, décédé le 2 mai à Paris.
« Avec la crise multidimensionnelle qui a profondément marqué notre pays, l’ODHP a pu constater, graduellement, que l’importance du rôle des défenseurs des droits de humains en tant qu’agents du changement, bénéficiait d’une reconnaissance croissante, et qu’il était crucial de protéger leurs droits afin qu’ils puissent opérer efficacement et en toute sécurité leur mission », a expliqué le président du conseil d’administration de l’ODHP.
S’appuyant sur la demande croissante d’assistance aux victimes de la crise de 2012, l’ODHP a jugé nécessaire de déterminer comment la légitimé est instaurée et conférée aux défenseurs des droits humains d’une part et d’autre part d’évaluer les avantages et les inconvénients des différents types de protection qui leur sont accordés.
C’est pourquoi, à travers le projet Appui à la promotion des droits humains, l’ODHP entend déployer, avec son partenaire Diakonia, un effort collectif visant à renforcer la légitimé, la visibilité et la crédibilité des défenseurs des droits humains dans la perspective globale d’assurer leur sécurité.
« Aujourd’hui l’essentiel de l’activité des défenseurs des droits de l’homme doit consister à aider les personnes dont les droit ont été violés. En enquêtant sur les violations et en les signalant, les défenseurs des droits humains pourront contribuer à y mettre un terme, à empêcher qu’elles se reproduisent. Et offrir une assistance juridique aux victimes et si possible à les représenter en justice », a indiqué le président du conseil d’administration de l’ODHP.
Soulignant les dangers et les risques auxquels sont exposés les défenseurs des droits de l’homme, Mahamane Maïga, représentant le ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, et Me Kadidia Sangaré Coulibaly, la présidente de la Commission nationale des droits de l’homme, ont salué une initiative qui contribue  à la promotion des droits humains, à l’instauration de l’Etat de droit.
L’ODHP est une organisation à but non lucratif créée en 2011, avec pour ambition de contribuer à la consolidation de la démocratie, des droits de l’homme et de la paix au Mali.
« Diakonia » est une organisation chrétienne opérant dans le domaine du changement durable au profit des populations les plus vulnérables avec pour but de « changer les structures politiques, économiques, sociales et culturelles injustes, qui empêchent les hommes et les femmes de vivre leur vie dans la dignité. « Diakonia » est un mot grec qui signifie le « service ».
S. TANGARA

Source : L’ Essor