Le Pouce : Le MPR a 20 ans. Quelles sont les impressions qui vous animent ?

Drissa Traoré : « C’est d’abord un sentiment de fierté et de joie compte tenu du parcours que nous avons fait et des résultats que nous avons obtenus. En 20 ans, nous estimons que nous avons fait beaucoup de progrès .Il fallait se battre pour une question d’identité et de survie. Certains ont cru que nous étions infréquentables et qu’on ne pouvait pas être collaborateurs de qui que ce soit. Aujourd’hui, dans la classe politique, nous avons des amis. Notre message, qui a été toujours constant, est la réconciliation nationale, du fait que le Mali ne peut être que ce que les fils du Mali en feront, quelle que soit la sensibilité politique des uns et des autres ».

Le Pouce : Au mois d’avril 2015 se tiendront des élections couplées communales et régionales. Quel message avez-vous à l’endroit des militants du parti ?

Drissa Traoré : « Nous estimons que nos militants savent que nous avons déjà participé à des élections de proximité. Nous donnerons les instructions et les orientations. Nous nous engagerons pleinement dans la réussite de ces élections. Nous estimons que la décentralisation doit se poursuivre. Nous avons atteint un stade qui n’est pas mauvais, mais qui peut être beaucoup amélioré. Comme l’a dit notre président, nous souhaitons que la décentralisation se renforce ».

Le Pouce : Lors des dernières consultations électorales, le MPR a eu des résultats en deçà des attentes. Qu’est ce qui explique cet état de fait ?

Drissa Traore’ : « À l’époque, j’étais le président de la commission et superviseur général. Nous avions pour ambition d’atteindre au moins 500 conseillers .Malheureusement, nous nous sommes arrêtés à 397.Mais aujourd’hui, si on fait le point avec le système de départ et d’arrivée, nous estimons que nous avons les 500.Vous connaissez les aléas des élections, il y a toujours des surprises agréables ou désagréables .Cette fois- ci, nous allons nous préparer pour amoindrir le taux des échecs et renforcer substantiellement le nombre d’élus.

Le Pouce : Avez-vous les moyens de votre politique ?

Drissa Traoré : « La politique est d’abord une question de disponibilité, de conviction, de mobilisation, de ressources humaines et de ressources financières. On n’a jamais suffisamment d’argent pour faire la politique. C’est comme un mariage. Quelqu’un peut faire son mariage avec un (01) million tout comme un autre peut réussir le sien avec 200 000 F CFA. D’autres réussissent leur mariage et se retrouvent avec un bilan de 10 millions de F CFA. Nous au MPR, on se dit qu’on n’a pas les moyens par principe, mais quand on commence, il y a les ressources du parti et les moyens des candidats qui se sentent plus concernés. Chacun se bat ».

Propos recueillis par Jean GOÏTA.

Source: Le Pouce