Le Mali est l’un des plus gros producteurs d’or en Afrique. Actuellement, douze mines sont en exploitations au Mali, mais paradoxalement, la population n’arrive toujours pas à tirer les bénéfices de cette extraction d’or. La question était au centre d’un débat télévisé sur Africable Télévision, le vendredi 11 mai 2018. « Notre or peut-il mieux nous servir ? », tel était le thème de l’émission Théma, présentée par Rober Dissa. Il avait comme invité, l’économiste Etienne Fakaba Sissoko, chercheur au CRAPES, ex conseiller à la présidence de la République, Dr Mamady Sissoko, spécialiste du droit minier, Isaac Dackuo, fiscaliste et Tiémoko Traoré, anthropologue, spécialiste des questions minières. Au cours de ce débat qui a duré près d’une heure de temps, l’économiste Etienne Fakaba Sissoko a engagé la responsabilité de l’Etat du faite que l’or ne brille pas suffisamment pour la population malienne. « Comment comprendre que ce sont les multinationales qui continuent d’extraire des quantités faramineuses d’or dont l’Etat n’a aucun contrôle… », a déploré Etienne.
Premier à réagir, Dr Mamady Sissoko, spécialiste du droit minier a fait savoir que plusieurs départements entre dans le cadre de la gestion du secteur minier au Mali. Ce qui pose problème, selon lui. Il a souhaité à ce que les lois soient respectées par tout le monde sans exception. L’économiste Etienne Fakaba Sissoko, n’a pas fait de cadeau aux gouvernants, car, il a dénoncé les maux qui minent le secteur minier.
A l’en croire, le Mali regorge des potentialités en matière de ressources minières (l’or, phosphate, uranium etc.). Avant de mettre l’accent sur les exonérations extraordinaires accordées aux sociétés minières. Selon lui, l’Etat a beaucoup de manque à gagner dans le secteur minier. « Les échanges d’or entre le Mali et l’Arabie Saoudite dépassent les 55 tonnes d’or, il y’a une problématique du contrôle dans le secteur minier. Une chose est de voter une bonne loi mais l’autre chose est de veiller à l’exécution de la loi », a-t-il dit. Il a invité les entreprises minières à faire preuve de responsabilité sociétale car, la dégradation de l’environnement est du fait de l’extraction minière.
« On ne peut pas comprendre que malgré les 5 mines d’or que regorge Kayes, Sadiola ne puisse pas avoir accès ni à l’eau ni à l’électricité, c’est la responsabilité de l’Etat qui est engagée à ce niveau. Comment comprendre qu’aujourd’hui encore que nous n’avons pas 20% de part dans les bénéfices issus de l’extraction minière, Comment comprendre encore une fois de plus que ce sont les multinationales qui continuent à extraire des quantités faramineuses d’or dont l’Etat n’a aucun contrôle, Comment comprendre que le Mali, troisième producteurs d’or en Afrique que nous n’ayons pas une seule industrie de raffinage. Comment comprendre que dans un pays où l’or représente la deuxième rentrée d’argent que nous n’ayons aucun centre de formation, aucune école des mines pour former des gens », a-t-il martelé. Il a exigé la renégociation des contrats miniers pour que l’or puisse enfin briller pour la population.
A ses dires, le VIH sida est développé dans les zones d’extractions minières. Pour sa part, le fiscaliste, Isaac Dackuo, a souligné que l’activité extractive est complexe. Quant à Tiémoko Traoré, anthropologue, spécialiste des questions minières, il dira que 12 mines sont actuellement en exploitations au Mali dont 7 à Sikasso et 5 dans la région de Kayes. Il a souhaité l’installation d’une raffinerie au Mali. Enfin, il a mis l’accent sur l’orpaillage qui est une problématique au Mali.
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain