Le Premier ministre s’est adressé, jeudi 7 mars dernier au Centre international de conférences de Bamako (CICB), à la classe politique malienne. Au cœur de leur rencontre figuraient le retrait des pays membres de l’AES de la CEDEAO et la fin de l’Accord pour la Paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger. Occasion pour lui de tendre sa main aux politiques.
« Au début de la rectification de la Transition, qui pensait que le Mali allait récupérer Kidal ? », a-t-il demandé aux invités du jour, précisant que Kidal était devenu un enjeu ultra stratégique. Ce questionnement a pour objectif, selon le Premier ministre, de faire le bilan de la Transition. Mettant la rencontre à profit, Choguel a rappelé les pans entiers de l’histoire de notre pays, notamment en ce qui concerne les origines de la crise multidimensionnelle que les populations subissent injustement depuis plus d’une décennie. Aussi, il a insisté sur les conséquences de cette crise sécuritaire sur la structure socio-politique du pays. Puisque tous les Maliens ont, quelque part, un lien d’affinité, le chef du gouvernement maintient qu’il ne peut aucunement y avoir un conflit ethnique ou intercommunautaire. D’où cette précision : « Je suis un mélange d’Arabe, de Touareg, de Tamasheq et de Sonrhaï ». Une information personnelle reflétant le brassage, la profondeur de nos racines et la richesse humaine de notre pays. A cela s’est malheureusement greffée l’ingérence étrangère qui est venue entraver le vivre ensemble. « Les populations du nord n’ont jamais voulu la division du Mali. Tout est organisé de l’extérieur », a dénoncé le PM. Cette rencontre entre lui et la classe politique a tourné autour des points essentiels en phase avec le travail du gouvernement. Il s’agit notamment du retrait des pays membres de l’AES de la CEDEAO, voire la fin de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, issu du processus d’Alger.
Comme il fallait s’attendre, le Dr. Maïga a voulu rappeler à la même classe politique les principes édictés par le président de la transition, à savoir le respect de la souveraineté de l’Etat ; le respect des choix souverains du peuple ; la défense des intérêts du peuple. Sur la situation de la paix, le Chef du gouvernement s’est prononcé sur les insuffisances de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation nationale, issu du processus d’Alger et l’instrumentalisation de la CEDEAO par des entités extérieures à la communauté. Il a également déclaré que c’est grâce « à la solidité du couple Président- Premier ministre » que la construction du Mali kura a pu être une réalité dans toutes ses dimensions. L’union grâce à laquelle, dit-il, tous les obstacles dressés au travers de la route ont pu être levés et que des politiques et de grandes réformes pour le développement de notre pays ont pu être mises en œuvre. A la classe politique, il dira que le centre de gravité du pouvoir est le peuple. Et le gouvernement de la Transition s’est, pour lui, engagé durant ces dernières années à œuvrer uniquement pour ce peuple, rien que pour le peuple. Vétéran politique qu’il est, Choguel reconnaîtra, par la suite, le rôle et la place que jouent les politiques dans la réussite de la transition. Ce qui l’amène à soutenir ceci : « Nous sommes entre nous, nous n’allons pas nous séparer ».
Mamadou Diarra