Depuis le 5 juin 2020, la République du Mali, membre fondateur de la CEDEAO, connait une crise sociopolitique persistante, nonobstant la symbolique de la main tendue du Président de la République, Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar Keita.
Cette volonté manifeste de faire prévaloir le dialogue a conduit le Chef de l’Etat à initier une série de rencontres, d’entretiens et de concertations avec différents acteurs, toutes sensibilités confondues pour une sortie de crise. En vue contribuer à l’apaisement du climat sociopolitique, le dialogue tant prôné par les plus hautes autorités de la République est plus que jamais incontournable.
C’est donc dans ce cadre que le Mali reçoit ce jeudi 23 juillet 2020, une délégation de très haut niveau de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) composée de chefs d’Etats et plusieurs autres
personnalités de la sous-région :
-S.E.M. Mahamadou ISSOUFOU, Président de la République du Niger et Président en exercice de la CEDEAO ;
-S.E.M. Alassane OUATTARA, Président de la République de Côte d’Ivoire ;
-S.E.M. Nana Akufo- Addo, Président de la République du Ghana;
-S.E.M. Muhammadu BUHARI, Président de la République fédérale du Nigéria ;
– S.E.M. Macky SALL, Président de la République du Sénégal ;
S.E.M. Goodluck Jonathan, Médiateur du Président en exercice de la CEDEAO ;
– S.E.M. Kalla Ankourao, Ministre des Affaires étrangères, de la coopération, de l’Intégration africaine et des Nigériens à l’étranger de la République du Niger, et Président en exercice du Conseil des Ministres de la CEDEAO ;
-S.E.M. Jean Claude Kassi BROU, Président de la Commission de la CEDEAO ;
-Le Général Francis Béhanzin, Commissaire aux Affaires Politiques, Paix et sécurité de la CEDEAO.
Au delà de sa qualité de membre de cette organisation sous régionale, le Mali, de par sa position géographique est non seulement une passerelle pour le Sahel, mais surtout une digue pour la sous région. C’est pourquoi, force est de constater que l’implication de la CEDEAO dans la décrispation de la crise malienne se justifie à plus d’un titre.
Rappelons qu’une première mission de la CEDEAO au Mali, conduite par le Dr Goodluck Jonathan a rencontré du 15 au 19 juillet 2020 toutes les parties impliquées dans les crises malienne.
Cette mission, a été sanctionnée par un communiqué final ponctué par une série de recommandation :
La CEDEAO, faut-il le rappeler, a été Créée le 28 mai 1975. Cette organisation ntergouvernementale ouest-africaine est guidée par des principes fondamentaux notamment, l’Egalité et l’interdépendance des Etats membres, la Promotion et la consolidation d’un système démocratique de gouvernement dans chaque Etat membre tel que prévu par la déclaration de principes politiques adoptée le 6 juillet 1991 à Abuja, le Maintien de la paix, de la sécurité et de la stabilité régionale par la promotion et le renforcement des relations de bons voisinages, entre autres.
L’objectif de cette organisation régionale basée à Abuja est de « promouvoir la coopération et l’intégration dans la perspective d’une Union économique de l’Afrique de l’Ouest en vue d’élever le niveau de vie de ses peuples, de maintenir et d’accroître la stabilité économique, de renforcer les relations entre les Etats Membres et de contribuer au progrès et au développement du continent africain ». Si les objectifs initiaux étaient essentiellement économiques, la Communauté a par la suite pris en charge les questions politiques.
Ainsi, en 1990, il a été mis sur pied une force de maintien de la paix (ECOMOG) suite aux différents conflits survenus dans la région.
La CEDEAO est composée de 8 institutions principales : la Conférence des Chefs d’États et du gouvernement, le Conseil des ministres, le Parlement de la Communauté, le Conseil économique et social, la Cour de justice de la Communauté, la Commission, la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO, l’Organisation Ouest-Africaine de la santé.
Parmi ces institutions, la Commission constitue la principale entité chargée de la mise en œuvre des politiques et mesures adoptées par la Conférence des Chefs d’Etats et le Conseil des Ministres. Elle a été instituée en 2006 en remplacement du Secrétariat et est composée de neuf commissaires issus à tour de rôle des pays membres.
De nombreux programmes sont en cours de conception ou de mise en œuvre pour renforcer l’intégration de cette zone qui représente un marché de 295 millions de consommateurs.