La polémique autour d’Areva se poursuit au Niger. Pour la première fois, le gouvernement français s’est exprimé, mercredi 5 février. « Les demandes de Niamey sont légitimes », a déclaré le ministre du Développement, Pascal Canfin, devant les députés à l’Assemblée nationale.
La polémique oppose depuis des mois la compagnie publique Areva, qui exploite l’uranium nigérien, et le gouvernement de Mahamadou Issoufou. Niamey souhaite que le code minier s’applique aux concessions exploitées par Areva, ce qui augmenterait la redevance que verse le groupe français à l’Etat du Niger. Depuis des mois, les discussions s’enlisent.
Le ministre des Affaires étrangères du Niger était à Paris, mardi 4 février, pour tenter de convaincre les autorités françaises de s’impliquer dans le conflit qui oppose son gouvernement à la société française Areva. Manifestement, il a été entendu. Le député Noël Mamère a interpellé le gouvernement à l’Assemblée nationale.
« Il faut savoir qu’aujourd’hui, Areva refuse d’appliquer le nouveau code minier du Niger qui date de 2006 ; que les exonérations fiscales qui sont accordées à la société Areva représentent à peu près 22 à 30 millions d’euros par an ; que l’uranium représente 70% des exportations du Niger et ne rentrent que pour 4% à 6% dans le budget de l’Etat et que 90% du peuple du Niger n’a toujours pas accès à l’électricité et qu’il est un des pays classés parmi les derniers, dans les indices de développement », a déclaré Noël Mamère.
Ce à quoi le ministre du Développement, Pascal Canfin, a répondu que les demandes du Niger sont légitimes. « Ce gouvernement souhaite que le nouvel équilibre qui sera trouvé soit compatible avec le développement du Niger, qui est conforme à notre intérêt. Et contrairement à ce que vous avez fait pendant des années, Mesdames et les Messieurs de l’opposition, nous nous battons pour la transparence », a répliqué le ministre français du Développement.
Paris est le principal actionnaire de la société Areva, et le Niger souhaite que le gouvernement joue pleinement son rôle. Paris s’est donné jusqu’à la fin du mois de février pour voir les négociations aboutir.
Source: RFI