La Maison Blanche a ordonné de geler plus de 200 millions de dollars de fonds destinés à la reconstruction en Syrie, a affirmé vendredi le Wall Street Journal, au lendemain de déclarations de Donald Trump selon lesquelles les Américains allaient partir “très vite” de ce pays.
Ces propos n’avaient rien d’un lapsus ou d’une erreur, ont dit des responsables à l’AFP, soulignant que depuis plusieurs semaines, le président s’élevait contre l’idée que les Etats-Unis maintiennent un engagement à long ou même à moyen terme dans l’est de la Syrie, où ils ont déployé quelque 2.000 soldats, dans le cadre de la lutte internationale contre l’EI.
Contradiction
Les propos tenus jeudi par M. Trump semblent en contradiction avec ce que disait, mi-janvier, son ex-secrétaire d’Etat. Dans un discours sur la stratégie américaine en Syrie, Rex Tillerson avait affirmé que l’armée américaine resterait en Syrie jusqu’à la défaite totale de l’EI, mais aussi pour contrer l’influence iranienne et, au bout du compte, aider à chasser le président Bachar al-Assad.
Depuis lors, M. Tillerson a été limogé. Et le président, qui multiplie les annonces de politique étrangère sans prendre conseil auprès d’officiers supérieurs ou de diplomates, a affirmé jeudi que les Etats-Unis avaient dépensé “7.000 milliards de dollars au Proche-Orient”. “Et vous savez ce qu’on en a retiré? Rien”, a souligné M. Trump, promettant de financer désormais en priorité la création d’emplois et les infrastructures sur le territoire américain.