Il est fait rappel en certains passages du Livre saint de l’islam de difficultés et d’écueils divers qu’ont dû surmonter les premières générations de croyants : « Pensez-vous entrer au Paradis alors que vous n’avez pas encore subi des épreuves semblables à celles que subirent ceux qui vécurent avant vous ? Misère et maladie les avaient touchés ; et ils furent secoués jusqu’à ce que le Messager, et avec lui, ceux qui avaient cru, se fussent écriés : “Quand viendra le secours d’Allah ? ” – Quoi ! Le secours d’Allah est sûrement proche. » (2:214)
Cette préoccupation sous-tendra le cycle de conférences d’un théologien visant à approfondir la réflexion sur la religion musulmane, la pratique de l’islam dans un contexte de laïcité et la promotion de la foi dans le monde moderne. L’islam n’étant plus circonscrit dans son foyer originel depuis des siècles, ses adeptes ont appris à vivre pleinement leur foi en terre non islamique. Pour le théologien, l’histoire aura montré que le musulman peut parfaitement s’intégrer en tant que minorité dans une société laïque. S’interrogeant sur les dimensions de l’allégeance du musulman à un pouvoir non musulman, le théologien l’inscrit dans les limites de trois critères, la défense de l’intérêt national, le respect de la réglementation en vigueur et l’application de l’égalité des citoyens devant la loi. Il reste entendu que la transgression des prescriptions divines est exclue de ce champ. Indiquant que la civilisation occidentale a refusé à la religion tout impact concret et réel sur la loi et la réglementation dans la vie communautaire, confinant la croyance dans les limites des consciences individuelles, le professeur mettra à l’index l’attitude arbitraire qui consiste à assimiler l’islam au fanatisme religieux, penchant qui a tendance à prévaloir en maints endroits.
Dans un tel contexte les douleurs et les désagréments que ne manquent de subir les croyants, constituent pour eux, un test d’endurance : « Certes vous serez éprouvés dans vos biens et vos personnes; et certes vous entendrez de la part de ceux à qui le Livre a été donné avant vous, et de la part des Associateurs, beaucoup de propos désagréables. Mais si vous êtes endurants et pieux… voilà bien la meilleure résolution à prendre. » (3:186)
Exhortation est ainsi faite au fidèle dans sa relation aux autres : « N’injuriez pas ceux qu’ils invoquent, en dehors d’Allah, car par agressivité, ils injurieraient Allah, dans leur ignorance. De même, Nous avons enjolivé (aux yeux) de chaque communauté sa propre action. Ensuite, c’est vers leur Seigneur que sera leur retour; et Il les informera de ce qu’ils œuvraient. » (6:108)
Appelant les uns et les autres au discernement, le théologien situera la religion musulmane à la fois comme un précepte et un mode de vie, dont les enseignements rationnels s’opposent à toute forme de fanatisme et d’obscurantisme. Il rappelle en cela que c’est la reconnaissance du Dieu unique qui permet à l’homme de libérer ses facultés intellectuelles et de vivre en harmonie avec l’univers qui l’entoure.
A. K. CISSÉ