« Il faut noter que l’éthique qui définit la morale en politique est une valeur culturelle et aussi éducationnelle propre à chaque individu », dixit Monsieur Djibril Tangara, Président du parti FCD (la Force Citoyenne et Démocratique).
Longtemps resté à l’arrière-cour de l’arène politique, celui que l’on surnomme, pour certains la ‘’force tranquille’’ ou pour d’autres le ‘’faiseur de rois’’ est sorti de son silence.
En effet, au bout d’un an de pouvoir d’Ibrahima Boubacar KEITA à la tête du mali, Monsieur Djibril TANGARA, non moins Président de la Force Citoyenne et Démocratique (FCD), s’est prononcé sur les sujets brulants de l’actualité. Après avoir écouté avec beaucoup d’intérêt les propositions et autres analyses, notre équipe l’a approché afin de recueillir ses visions.
La Révélation : -Aviez-vous l’expérience avant d’entrer en politique ?
Djibril TANGARA : Je vous remercie d’être venus vous imprégner de mon actualité. Maintenant pour répondre à votre question, il faut noter que j’ai eu la chance de côtoyer des ainés tels l’ex Ministre Laurent Dona Fologo Filipe Grégoire Yacé ; Auguste Mirmond et bien d’autres personnalités politiques de premières heures au lendemain des indépendances africaines. Cette première aventure, nous a emmenés en 1966 déjà à créer le premier Club Haîlé Sélassié, le Négus et ce sous l’impulsion de Félix Houphouët Boigny, le père de la nation ivoirienne. Cette démarche rentrait dans le cadre du panafricanisme et des valeurs de l’intégration africaine, tant souhaitée et par feu Félix Houphouët Boigny, aussi bien que par Haïlé Sélassié. Quelques années plus tard, étant allé rejoindre à mon père qui était installé au Zaïre, j’ai été l’un des plus jeunes amis du Président Mobutu, ce dernier m’a, de son côté, appris beaucoup de choses. Je crois que la somme de toutes ces expériences ça et là, ma donné une vision et une ligne de conduite politique dont la sagesse est le maître mot.
-A vous entendre parler on se croirait en face d’un homme politique avisé !
D.T : Je vous laisse le choix d’apporter l’analyse qui vous semble le mieux, mais il faut cependant reconnaitre que chaque homme n’est que le fruit d’une éducation de base qui guide ses orientations et ses actions. Il faut noter que l’éthique qui définit la morale en politique est une valeur culturelle et aussi éducationnelle propre à chaque individu. En un mot, je crois savoir qu’en la matière, la conscience doit se prévaloir de vertus d’intégrité dont le bon sens dans la vie de tous les jours aussi bien en politique qu’ailleurs.
-Quels souvenirs gardiez-vous de votre présence dans les coulisses du pouvoir de l’ex Président ATT ?
D.T : Vous savez, les bons et les mauvais souvenirs émailleront à jamais nos vies. Je voudrais cependant vous dire que je garde de très bons souvenirs dans mon aventure politique avec l’ex Président de la République Amadou Toumani Touré, en ce sens qu’avec lui j’ai appris le don de soi et le sens du donner et du recevoir. Autrement dit, la perfection n’est pas de ce monde. Si c’était à reprendre, j’avoue que j’allais mener la même politique qui consiste à rassembler tous les maliens autour de la patrie mère. Ce que je garde de l’ex Président ATT, c’est qu’il a de tous les temps mis l’intérêt de la nation avant tout. On ne va pas s’attarder sur le passé pour oublier le présent pour le futur. Autrement dit, comme tout individu on vit avec le passé dans le présent pour le futur. Si le mot nostalgie peut peser un peu fort, j’aimerais qu’on utilise souvenirs bons ou mauvais. Mais dites moi, a-t-on déjà ressuscité des morts par ce qu’on les aime assez ou par ce qu’on leur reproche quelque chose ? Alors, si non, j’estime pour ma part qu’il faut toujours aller de l’avant et chercher à parfaire ce qui ne l’avait pas été. Autrement dit, si l’on doit passer tout son temps à chercher à vider ce qui l’est déjà, à quand combler ce qui le nécessite ? Seul un bois mort ne peu croitre de nouveau, par contre tout ce qui vit doit changer s’il en a besoin pour son mieux être ou celui des autres.
Maintenant concernant le récent discours que vous avez tenu lors de l’an I du Président IBK. Qu’en retenez-vous ?
D.T : Ah !!! J’en ai eu les échos. Me prononcer sur ce qu’un citoyen pense de ce que j’ai tenu comme discours face à mes compatriotes, en ma qualité de Président d’une formation politique serait peut être prétentieux de ma part. Je m’en réjouis, si d’aventure mon discours peut rapprocher les uns et les autres, car notre pays a trop souffert et a besoin de toutes ses filles et fils pour se remettre à pied dans la concorde sociale malgré, nos différents bords politiques. Je crois qu’il n’y a pas autre interprétation à cela. Vous n’êtes pas sans savoir qu’à la suite de tout ce que notre pays à traversé, il y a eu beaucoup d’eau qui a coulé sous le pont. Alors, pendant que le monde entier se mobilise derrière nous et que les discussions sont en cours entre le gouvernement du Mali et les autres acteurs de la crise au Nord, il devient plus qu’indispensable que nous nous donnions la main, que nous nous regardions droit dans les yeux, que nous parlions le même langage que nous ayons le même objectif autour de la paix, l’unité et la solidarité nationale. Je profite de cet entretien pour inviter tous les acteurs présents à Alger en Algérie dans le cadre des pourparlers inter-malien de sortie de crise de se faire également confiance afin qu’au soir de ce dialogue, les solutions qui seront proposées, soient acceptées par tous, et ceci dans l’intérêt supérieur de la nation Malienne.
-Vous avez dit: ‘’faisons-nous confiance entre maliens’’ oppostion comme majorité, expliquez-nous !
D.T : Laissez-moi vous dire que partout ailleurs dans les vielles démocraties, il existe une opposition forte, critique et active. Il est temps que, sous nos tropiques, la politique ne soit pas un champ de guerre, ou les protagonistes ne voient le mal partout dans les actes des autres, mêmes lorsque c’est bon ! Je crois qu’il revient au pouvoir en place de créer des conditions idoines dans un climat de confiance, pouvant inviter les uns et les autres d’apporter leurs pierres à l’édifice. Il faut également que les partis de l’opposition jouent pleinement leur rôle de contre-pouvoir et non d’anti-pouvoir. Autrement dit, un pays ne peut se construire dans le doute et la méfiance. L’ennemi commun dont vous faites allusion, de la majorité et de l’opposition est comme je l’ai si bien cité : la Mauvaise gouvernance ; le Népotisme ; la Gabegie ; le Gaspillage ; le Pillage des biens de l’Etat ; l’Injustice ; la Méfiance, en un mot, tout ce qui est contraire à l’éthique dont la morale politique.
Quel appel avez-vous à l’endroit des dirigeants actuel ?
D.T : Je n’ai pas de message particulier à l’endroit de x ou de y, mais ce que je peux souhaiter pour la nation malienne, est d’inviter les uns et les autres à se donner la main dans la confiance pour permettre au Navire Mali de pouvoir accoster à bon port. Je crois que l’heure n’est plus à se jeter l’opprobre ou l’anathème, il faut plutôt que chacun se remettre à cause, comme un mea-culpa afin de pouvoir redresser la barre.
– Votre mot de la fin
D.T : J’implore la grâce d’ALLAH, le Clément et le Miséricordieux afin que son esprit guide notre pas vers l’amour, l’unité, la solidarité, la paix. J’invite chaque malien : petits et grands à se pardonner si d’aventure faute il y en eu.
Que DIEU bénisse le Mali, inspire ses dirigeants, console ses populations.
AD