Le village d’Ogossagou dans le cercle de Bankass, a connu un samedi noir ce 23 mars dernier. Le massacre de 174 personnes qui a connu une indignation planétaire aurait été attribué à la milice Dan nan ambassagou. Dissoute quelques heures après le drame par le gouvernement, la milice Dogon, à travers son leader, Youssof Toloba, a rejeté la décision du gouvernement.
En effet, le génocide perpétré contre la population du village d’Ogossagou continue de hanter les esprits. Et le gouvernement du Mali, dans une logique de se donner un coup de lumière sur l’affaire, a pris illico certaines décisions. Des radiations des chefs de la hiérarchie militaire à la dissolution de la milice Dan nan ambassagou, le gros du travail ne semble pas être effectué pour bon nombre des maliens
Juste après l’annonce de sa dissolution, le leader de Dan nan ambassagou, Youssouf Toloba, n’a pas eu besoin de l’horloge à réagir. << Nous ne sommes pas d’accord de la décision prise par le président et son premier ministre ni aujourd’hui ni demain>> lit-on dans une traduction de son enregistrement. << Comment tu peux dissoudre quelquechose que tu n’as pas créée ? >> s’étonne Toloba. Pour lui, cette décision est une injustice à l’encontre du peuple Dogon:<< nous n’avons pas pu cultiver l’an passé et même cette année à cause de l’insécurité. Qu’est ce que l’État a fait?>> s’indigne t-il dans l‘enregistrement traduit. Et de poursuivre<< La famine est plus mauvaise que les balles. Tant que je suis vivant, le pays dogon ne va pas tomber dans l‘esclave>>martèle–t-il.
Et à Youssouf Toloba de poser des conditions à la dissolution de sa milice :<< si l’armée est venue sécuriser ces zones, personne ne va prendre les armes pour lutter. L’État doit prendre sa responsabilité de sécuriser les gens. En cas d’autres événements, c’est la responsabilité de l’État>> déclare t-il. Avant de mettre le gouvernement en garde: <<c’est pas possible de nous dissoudre par force. Et nous allons combatte tous eux qui vont nous combattre>> a-t-il dit, avant de prévenir : << si l’État nous attaque, nous allons répondre car on n’a peur>>.
Au regard de cette déclaration, plusieurs questions traversent l’esprit du malien. Pourquoi Dan nan ambassagou a osé se hisser à la hauteur de l’État ? A-t-elle un soutien plus puissant derrière ? Pourquoi le gouvernement a choisi de passer à la dissolution de cette milice à travers une simple déclaration au lieu de les désarmer de grès ou de force ? Assistons nous à un divorce de bons compagnons? En tout cas, les résultats de l’enquête ouverte nous fera plus delumière sur cette affaire.
À suivre…
Boubacar Kanoute.
Figaro du Mali