Le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) menace de boycotter le dialogue national inclusif s’il n’a pas à temps les Termes de référence qui doivent déterminer le format de la rencontre.
Prévu pour se tenir en début de septembre, les Termes de référence du dialogue national inclusif sont toujours attendus par des acteurs politiques, dont les responsables FSD. Selon des sources concordantes, l’équipe du triumvirat chargée de piloter ce processus sous le leadership du président de la république fait une rétention de ses Termes de référence tant attendus. La situation risque de compromettre davantage l’organisation de ce processus très controversé par des acteurs de la société civile, des partis ou des regroupements politiques, à l’image du Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD).
Sur ce sujet, le message des partisans de Soumaila CISSE est sans équivoque : ‘’sans les TDR, le FSD ne participera au dialogue inclusif’’. Selon l’un des responsables de ce front joint par téléphone, l’équipe du triumvirat doit mettre à la disposition des acteurs les TDR du dialogue politique. À quelques jours seulement de sa tenue, ces acteurs incontournables affirment être au regret de constater que le contenu de ce document reste méconnu.
« On attend les TDR. On n’a pas les TDR. Il n’y a pas de TDR alors que le dialogue est annoncé pour le 5 septembre prochain », affirme le responsable de l’opposition malienne très furieux. Selon lui, il n’y a pas de dialogue sincère sans les TDR consensuels approuvés ou validés par les différents acteurs. Hélas, dénonce-t-il, les organisateurs de la rencontre se font désirer. Or, tant que les TDR ne sont pas discutés et validés, le FSD se réserve le droit de participer au dialogue inclusif.
« On ne veut pas aller discuter pour discuter. Nous voulons une discussion franche qui permettra de sortir le pays de la crise. On ne veut pas une rencontre pour aller uniquement gaspiller des milliards de nos francs », a-t-il souligné.
Donc, la validation des TDR est une étape non négociable pour le clan de Soumaila CISSE malgré sa disponibilité réaffirmée de participer à cette rencontre nationale à laquelle seront représentés des hommes politiques ainsi que la société civile.
« On doit savoir en avance sur quoi le dialogue national inclusif doit porter. Il faut déjà que tous les acteurs soient au même niveau d’information sur les sujets qui feront l’objet de débat », a indiqué notre interlocuteur. Or, à ce stade de l’organisation dudit processus, il ignore encore les sujets à débattre et la qualité des personnes à y prendre part. Est-ce que les militaires seront dans la discussion pour parler de la sécurité nationale ? Est-ce que les enseignants seront conviés pour aborder les problèmes de l’éducation ? Idem pour les agriculteurs… Autant de questions auxquelles se pose l’entourage de Soumi champion.
« C’est avec les TDR que l’on peut connaître le format et voir ce que nous pouvons prendre comme engagement. Il n’est pas responsable de participer à une rencontre aussi sérieuse comme le dialogue inclusif sans connaître avant les sujets à l’ordre du jour », a déclaré notre interlocuteur tout en se demandant ce qu’ils peuvent faire sans les TDR. « On est dans cette situation de blocage, mais on espère que les lignes vont bouger parce qu’on a reçu le ministre Boubacar Ba, le jeudi dernier, il nous a promis de remonter l’information à l’équipe du triumvirat », a déclaré notre source.
Comme le FSD, la Plateforme ‘’Anw Ko Mali’’ regroupant des partis politiques, des organisations de la société civile ne partage pas avec le pouvoir des aspects de ce dialogue politique national inclusif. Elle reproche également à l’État d’agir en ‘’solo’’ sans impliquer les autres acteurs.
Par Sikou BAH