Les 24 et 25 février a lieu la 2e édition du Festival de Diéna dans la Commune rurale de Bendougou à 37 km du cercle de Bla. Cette année l’accent a été mis sur la résistance de Diéna à la pénétration française en 1891.
La cérémonie d’ouverture des festivités était présidée par le ministre du Travail, de la Fonction publique, chargé des Relations avec les institutions, Mme Diarra Raky Talla. Elle avait à ses côtés son collègue du Développement local, Zoumana Mory Coulibaly, le préfet du cercle de Bla et le président de l’Association de développement de la commune de Diéna (ADCD), Boidiè Diarra.
Il s’agissait de magnifier la culture de cette localité fondée en 1700 par Kibaru Diarra, un héritier du Royaume bambara de Ségou, qui traversa le Bani pour s’installer sur une digue qu’il nommera Diéna (qui veut dire accepter). Cette rencontre des dignes fils de Diéna a été marquée par une visite touristique des lieux sacrés notamment le vestibule des martyrs où les guerriers du village de Diéna s’étaient retranchés pour un suicide collectif en lieu en place de leur capture par Archinard et ses hommes qui prirent Diéna le 24 février 1891 après plusieurs échecs.
On recense parmi les sites touristiques la statue de Senko Coulibaly, une amazone qui a joué un rôle prépondérant dans les différents échecs du colon dans sa conquête de Diéna. Cette dame, aux dires de Sory Ibrahim Diarra, militaire et historien, s’occupait de recharger les fusils des guerriers. Sur ce sentier, son enfant qu’elle portait au dos fut décapité par une balle ennemie. Signalant ce drame à son mari, celui-ci la somma de poursuivre la recharge en ces termes : “Une guerre qui n’épargnera pas le père et ni la mère, pourquoi s’inquiéter du sort d’un enfant, continue ton service…” Cette dame occupe une place de choix dans l’histoire de Diéna.
Les festivaliers ont aussi visité le musée des armes de Diéna, le puits sacré qui en plus du vestibule des martyrs regorge des martyrs de la bataille du 24 février 1891 et les tombes des premiers soldats blancs tués lors des premières batailles. Ce festival a été émaillé d’une course de vélo inédite avec 32 participants et la finale d’un tournoi de match de football qui a regroupé quatre équipes ; les prestations d’artistes (Van Baxi et Matta Diarra, des balafonnistes de Somasso, etc.)
Le président de l’ADCD, Boidiè dit Hamidou Diarra, a salué la tenue du festival qui ambitionne de promouvoir le développement local, la culture de la Commune rurale de Diéna, classée parmi les villes martyres de la colonisation. Il a invité les autorités à soutenir le développement de Diéna, longtemps laissé pour compte, enclavé. Il a sollicité la construction d’un pont pour faciliter l’évacuation sanitaire des femmes enceintes et des malades vers les centres de référence.
M. Diarra de rappeler quelques réalisations de l’Association : la construction d’écoles dans les cinq villages de la commune pour faciliter l’accès à l’éducation et éviter la déperdition scolaire très élevée dans la zone.
Les ministres Diarra Raky Talla et Zoumana Mory Coulibaly ont promis de mettre tout mettre en œuvre pour le développement et le désenclavement de Diéna sur instruction du président de la République. Et de promettre que tout sera mis en œuvre pour promouvoir le patrimoine culturel local.
Ousmane Daou, envoyé spécial
Source: L’Indicateur du Renouveau