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Dialogue national inclusif: Anw Ko Mali Dron exclut toute participation avec la démarche actuelle

La plateforme Anw Ko Mali Dron a tenu une conférence de presse hier au Mémorial Modibo Kéita. L’occasion était pour elle de passer en revue toute l’actualité du pays. Elle dénonce la démarche avec laquelle se conduit le processus du dialogue national inclusif. Il ne permet pas de donner à ce dialogue un caractère inclusif selon elle. En conséquence, elle ne prendra pas part à ce dialogue National Inclusif qui débutera le 14 décembre.

 

Six mois après sa sortie sur les actions conduites et surtout son analyse de la situation sociopolitique et sécuritaire qui prévaut, ANKMD estime de son devoir d’informer sur les actions conduites et surtout de partager avec l’opinion l’analyse de la situation sociopolitique et sécuritaire qui prévaut. La plateforme qui regroupe plusieurs partis, associations et mouvements a aussidonné sa position sur le dialogue national inclusif conduit par le gouvernement, l’invitation du président français et la crise sécuritaire.

Dans la déclaration liminaire, la plateforme a plaidé pour le changement de gouvernance en matière de la défense dans la lutte contre le terrorisme au Mali.« La situation sociopolitique et sécuritaire a atteint un paroxysme inégal avec la persistance des violences dans le « Centre », assassinats, enlèvements…) Avec comme conséquences la détresse de populations isolées, déplacées, déstructuration de l économie rurale, destruction de ponts…). Et depuis quelques semaines, les attaques ignobles contre les FAMa à Mondoro, Boulkessi, Indelimane, Tabankort ayant entraîné la perte de près de 150 militaires, ainsi que la mort de 13 militaires de la Force Barkhane », s’indigne la plateforme.

Au sujet du dialogue national, principal sujet de la conférence, Anw Ko Mali Dron relève plusieurs violations qui sont de nature à remettre en cause la finalité recherchée : la stabilité.

Pour la plateforme le « Triumvirat » devait à l’issue de l’atelier sur les DTR dressés « un rapport de synthèse des écoutes et documents remis par les uns et les autres, sur l’état du pays, les convergences et les divergences sur l’essentiel du dialogue ».  « Malheureusement, souligne la plateforme, au lieu de légitimer ainsi le processus, le « Triumvirat » par les TDR proposés, porte un dialogue politique inclusif «formaté », en ligne directe de l’accord politique de gouvernance, processus ni inclusif, ni participatif, ni autonome ». « Ce qui n’est pas conforme à notre vision du Dialogue national inclusif», affirme la plateforme regrettant la non-prise en compte des « Piliers » indispensables au Dialogue national inclusif qui replace le peuple au cœur du processus endogène de sortie de crise. Ce processus n’est pas «participatif et inclusif », et manque de « légalité républicaine » et démocratique, mais aussi manque « d’autonomie dans l’organisation et la conduite du processus ».

C’est pour cette raison d’ailleurs qu’elle n’avait pas pris part à l’Atelier de validation des TDR proposés par le Comité national d’organisation et le Triumviratpour manque d’« indépendance » ni  autonome pour piloter l’ensemble du processus ». 

 Même si on constate le changement de dénomination de Dialogue Politique Inclusif en Dialogue National Inclusif, celui-ci a en croire la plateforme, « n’a pas intégré les orientations et contenus du Dialogue national inclusif prenant en compte toutes les dimensions du Mali en crise, la globalité, la profondeur de la crise, toutes les communautés, toutes les forces, tous les citoyens de l’intérieur comme de l’extérieur et en se voulant être le conducteur pertinent pour une véritable union sacrée ».

Pour la plateforme, les changements apportés à la question de l’Accord pour la paix et la réconciliation issue du processus d’Alger (APR) et à celle de la révision de la Constitution, les formulations y relatives dans les « objectifs spécifiques », dans les « résultats attendus » et dans la «Thématique n°1» n’ont qu’un seul objectif inavoué: « la révision constitutionnelle en lien avec l’Accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger ».  

Selon elle, sans la contribution active et constructive de l’ensemble des forces politiques, économiques, sociales et citoyennes du pays, le «Dialogue national inclusif »  conçu et conduit par le Gouvernement et le « Triumvirat » ne pourra résoudre la crise multidimensionnelle que traverse notre pays.

« En décidant de manière unilatérale du format, du contenu, des personnalités et de la structure devant conduire le dialogue inclusif, le Chef de l’État et le Gouvernement ont compromis la légitimité du processus de dialogue », ce qui est une contradiction de ses propres propos. «L’idée d’un cadre de dialogue plus vaste, plus représentatif, plus inclusif fait son chemin et emporte mon adhésion… Ce qu’il nous faut c’est un format qui ne laisse personne sur le quai, qui rassemble les segments les plus divers de notre société… Ce qu’il nous faut, c’est un consensus solide pour notre avenir politique, institutionnel, social, je devrais dire sociétal », disait le président IBK.

Au sujet de l’invitation adressée par le président français à PAU, Mme Sy Kadiatou Sow ne s’y oppose pas. Mais elle pense que c’est l’occasion pour IBK et les autres de se soustraire de cette forme de tutelle et surtout de redéfinir le partenariat avec la France et les autres dans l’intérêt du Mali.

K. Komi

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