Elu dès le premier tour de l’élection des députés à l’Assemblée nationale sous les couleurs d’ADP-Maliba, Diadié Bah tance ses adversaires malheureux. Après deux tentative en 2007 et 2013, le richissime opérateur économique de Niono, Diadié Bah, siégera à l’Assemblée nationale. Interview !
Le Témoin : Pourquoi un riche opérateur économique comme vous brigue un mandat législatif ?
Diadié Bah : Pour mon amour et mes ambitions pour Niono. Il ne s’agit pas de ce que je dis, mais de ce que je pense. Je suis de Niono et mon objectif est le bonheur de mes parents. Je veux que Niono soit parmi les cercles les plus beaux du Mali. Aujourd’hui, notre cercle fait honte malgré ses potentialités. Il manque à Niono, de l’eau potable, des routes et des infrastructures, gage de développement. Certes, le député ne fait pas de route, mais en bon envoyé de la population, il peut attirer l’attention des plus hautes autorités dans ce sens.
Vous étiez à votre 3e tentative, quel a été votre secret cette fois-ci pour gagner ?
Lors de mes deux tentatives, principalement en 2013, ma victoire m’a été arrachée contre toute attente. Et cela, devant Dieu et les hommes. Et Niono, après les résultats définitifs, a échappé à une révolte. La population était dans une dynamique de réclamer sa victoire. Toutes choses qui allaient provoquer un bain de sang. Mon intervention sur une radio de la place a invité la population au calme et à la retenue. Je l’ai fait pour l’amour que je porte pour Niono. Et six ans après, nous venons de remporter avec la plus belle des manières la majorité des urnes contre une alliance de trois grands partis politiques.
Vous voulez dire qu’il n’y aura pas de plainte contre votre liste ?
Pour ces législatives, presque tout Niono a voté. Et à la sortie des urnes, nous avons eu plus de 50% contre 26% pour nos principaux adversaires. Cette victoire est pour Niono et sa population. En 2013, nous avons été l’objet de plusieurs plaintes introduites à la Cour constitutionnelle. En 2020, ces plaintes n’auront pas de suite favorable, malheureusement pour nos adversaires. Je profite de l’occasion pour remercier la population de Niono qui se disait prête de les affronter même à dix reprises et de les battre à chaque occasion. L’agent ne fait pas passer un candidat, sinon notre alliance n’allait pas passer.
Comment expliquez-vous cette victoire ?
Le pouvoir est un don de Dieu. Mais un politique ne doit pas oublier sa base qui peut le sanctionner au retour. Cette victoire n’est pas un vote-sanction contre le chef de l’Etat, mais plutôt contre les candidats du parti au pouvoir et alliés. IBK, je pense pour ce qui concerne Niono, qu’il a tenu toutes ses promesses. Seulement la gestion au niveau local a posé d’énormes frustrations. En guise d’illustration, je cite l’aménagement des terres agricoles et la subvention des intrants agricoles. Et comme un butin de guerre, les décideurs se sont partagés entre eux en lieu et place des véritables bénéficiaires. Bref, ils avaient toutes les chances de conserver leur mandat, s’ils n’avaient publié leurs électeurs.
Quel est votre dernier mot à la population de Niono ?
J’invite la population de Niono à l’unité autour d’un seul idéal : le développement de notre communauté. Dépassons les divergences politiques, mettons Niono au-dessus de nos égos.
Propos recueillis par Amidou KEITA
Le Témoin