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Diabaté : « Je suis Cheick et je veux toujours rester Cheick Diabaté »

SUR LE MALI

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Cheick, comment avez-vous vécu les derniers événements tragiques au Mali ?

Quand l’armée française est arrivée avec les autres africains, j’étais très content en me disant que ça allait se terminer. Quand je viens d’apprendre qu’ils ont tué des gens au nord du Mali, ça ne me fait pas plaisir du tout. Je n’ai même pas parlé de ça. En plus, je l’ai appris quand je suis venu dans le vestiaire. Mes coéquipiers m’ont dit : « Cheick, tu as vu ce qui s’est passé au Mali ? ». J’ai répondu : « Mais qu’est qui s’est passé ? Ils ont tué des gens au Mali ? ». Je n’ai pas souhaité parler sur ça car ça me gêne énormément du fait que je sois malien. Je me dis que tes cousins sont en train de mal se comporter chez toi. Je m’inquiète toujours pour mon pays. Au moment où je me disais que c’était bien parce qu’il n’y avait plus de problèmes, j’ai entendu cela. Ca m’a fait trop mal, c’est la honte. Le Mali n’était pas un pays connu pour ça. En général, j’aime bien dire aux gens que le Mali est un pays calme. On aime les étrangers, on aime tout le monde.

Vous avez grandi à Bamako, on vous sent particulièrement touché par la situation qui secoue actuellement votre pays…

J’ai grandi au Mali, à Bamako. Je n’avais jamais entendu qu’on avait coupé les bras d’une personne ou ses jambes parce qu’il a volé. Ou qu’on a tué des étrangers… Je n’ai pas connu ça. Je ne pouvais imaginer qu’on puisse faire ce genre de choses au Mali. Je me pose cette question, tellement je n’y crois pas : est-ce que ce sont des vrais Maliens ? Est-ce qu’il y a d’autres personnes qui sont venues au Mali ? Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi il y a ces problèmes  là au nord ? Est-ce qu’il y a des choses au nord, du pétrole ? Peut-être qu’il y a des choses là-bas, mais comme je ne suis pas politique, je ne peux pas savoir ce qui se passe. Le Mali, c’est vraiment un beau pays. J’espère avoir un jour l’opportunité d’aller visiter le nord pour voir ce que c’est. Mais après la guerre, quand tout sera terminé, pas maintenant…

SUR BORDEAUX

Quel est votre rapport avec le club des Girondins de Bordeaux ?

J’aime le club. Quand Bordeaux ne gagne pas, j’ai l’impression que c’est mon pays qui a perdu. Ça me fait très mal. Plus petit, quand j’étais en Afrique, j’avais un ami qui pleurait tout le temps quand on perdait tellement il voulait gagner à chaque fois qu’on jouait au foot. Il est parti au Centre Salif Keita avant moi. Au centre, on a joué un match et on a perdu. Lui, après le match, il pleurait. On a un autre entraîneur qui est venu après et il lui demandait pourquoi il pleurait à chaque défaite. Un jour, il lui a dit : « Tu veux passer ta vie à pleurer ? Dans le football, il y a des jours où tu ne vas pas gagner. Si tu veux devenir un joueur de foot, il faut que tu arrêtes de pleurer après une défaite ». Il nous a parlé et ça m’est resté en mémoire. Parfois, on a envie de pleurer mais perdre un match, ce n’est pas la fin du monde.

Parfois, les supporters ne se sont pas montrés tendres avec vous, vous sifflant à plusieurs reprises…

Je préfère jouer que de supporter. Parfois, quand je supporte une équipe, je me dis : « Mais pourquoi il n’arrive pas à marquer, pourquoi ils ne gagnent pas ? ». Je me pose des questions. Je veux qu’ils marquent, qu’ils gagnent. Et si ça se passe mal, je ne suis pas content. Je suis sûr à 100 % que les supporters de Bordeaux m’apprécient. Mais ils ont le droit de me dire qu’ils n’ont pas aimé ce que j’ai fait sur le terrain. Grâce à eux, on apprend beaucoup. Je ne le prends pas mal. Je me dis qu’ils ont crié souvent « Allez Cheick ! », ils font un geste. Leur manière de me faire passer un message, c’est comme ça. Des fois, ils viennent me voir individuellement en me disant ce qui ne va pas. Ce que je souhaite, c’est devenir un bon attaquant et être fier de moi en me disant que j’ai fait quelque chose. Je ne peux pas me dire que je m’en fous du football. Si c’est le cas, dans ma tête, j’arrête tout de suite ! C’est fini. Je veux faire plaisir aux supporters et à moi-même. Ce qui me touche, c’est quand je vois des petits enfants crier « Diabaté ! » lorsque je m’échauffe. C’est aussi pour eux que j’ai envie de jouer. Même si je veux que tout se passe bien, je ne suis pas le joueur le plus fort au monde.

Le soutien de votre entraîneur, c’est une chose nécessaire pour vous ?

Je sens qu’on compte sur moi. J’ai besoin de sentir que l’entraîneur me fait confiance. Ca fait plaisir. Un entraîneur, il connaît le football. Il sent que l’envie est là, que tu veux que ça se passe bien. Quand je suis parti à Ajaccio, le coach me faisait confiance. Quand je jouais, je pensais à lui. La seule manière de le remercier est sur le terrain. C’est-à-dire faire des efforts et de mon mieux. J’ai toujours gardé cette mentalité-là.

SUR SON METIER DE FOOTBALLEUR

De quelle manière appréhendez-vous votre métier de footballeur ?

Après un match, je revois toutes mes actions. Dans le football, on peut toujours essayer de faire mieux. Quand on joue, au moment d’une action, il y a plusieurs possibilités. C’est le joueur qui doit faire un choix, personne ne peut le faire à sa place lors de ce moment. Soit ça passe, soit ça casse. Quand ça se passe bien, tout le monde est content : les coéquipiers, les supporters, etc. Mais lorsque ça se passe mal, tout le monde est énervé. C’est en revoyant ses erreurs lors d’actions qu’on devient meilleur et qu’on acquiert de l’expérience. Comme on dit, on ne finit jamais d’apprendre. J’essaye de ne pas me mettre de pression, je suis comme ça. Quand on a la pression, on peut être moins bon ou avoir peur. Je fais tout pour éviter cela. Puis, je ne me dis pas que je vais marquer tant mais plutôt : « Cheick, si tu joues, c’est que l’entraîneur te fait confiance. Donne tout ce que tu as ». On peut avoir des regrets quand on n’a pas tout donné. Les défenseurs doivent sentir que je suis là. Je me bats sur tous les ballons et  j’essaie de ne pas les perdre. Je dois être libéré pour bien jouer.

Vous inspirez-vous des autres attaquants ?

Je regarde les autres attaquants. Pour chaque joueur, nous avons tous des qualités différentes. Si je pouvais jouer comme Messi, je le ferais. Si je pouvais jouer comme Cristiano Ronaldo, je le ferais. Mon joueur préféré que j’adorais regarder jouer, c’est Ronaldo, le Brésilien. Il y a eu aussi Zidane. Je ne suis pas milieu de terrain, mais j’aime beaucoup comment ils jouent. Je ne peux pas jouer comme Messi. Je n’ai pas sa vitesse, c’est impossible ! Falcao, Zlatan, Cavani, ce sont des bons joueurs, très forts. Ils n’ont pas des styles similaires. Je ne vais pas jouer comme Zlatan, décrocher sans cesser car ce n’est pas ce qu’on me demande à Bordeaux. Je suis Cheick et je veux toujours rester Cheick Diabaté.

Comment avez-vous vécu la chanson « Outai Cheick Diabaté » de Julien Cazarre, humoriste à RMC ?

Quand je l’ai écouté, j’ai rigolé. Je me suis dit que c’était donc sa manière de penser. Il chante bien en plus, c’est un grand chanteur ! Vous pourrez lui dire merci car j’ai bien aimé. Ce genre de choses, ça ne me dérange pas.  Ca ne me fait rien, en fait. Je le prends en rigolant. Le jour où je vais croiser la personne, je lui dirais bonjour et on fait notre vie.

SOURCE /bfmtv

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