Comment proposer des villes durables ouvertes à toutes et tous, sûres, efficientes et résilientes ?, face à une urbanisation grandissante, a été au cœur d’une conférence-débat le samedi 26 octobre 2019, l’Institut français de Bamako.
En prélude au Sommet Afrique-France qui se tiendra à Bordeaux du 4 au 6 juin 2020, l’Institut français du Mali a mis en place un mois de réflexion à propos du développement durable des villes africaines. Ce programme qui a débuté le 11 octobre dernier par l’inauguration de l’exposition : « Pousser en ville, laboratoire citoyen pour un développement durable de la commune 3 », s’est poursuivi avec une journée de conférences-débats et de présentation d’initiatives citoyennes à l’Institut.
En effet, à l’horizon 2030, la population des villes africaines devraient tripler, pour atteindre 1,1 milliard d’habitants. Or les villes africaines ne sont pas dotées d’équipements et de moyens humains nécessaires à l’accueil de cette population.
Dans le choix du développement durable, se muer en ville socialement inclusive, économiquement productive réside dans son environnement.
Dans son intervention, l’Ambassadeur de France au Mali, SE Joël Meyer, dira qu’il s’agit de concevoir la ville du futur. D’où la nécessité de la synergie des acteurs politiques, économiques et issus de la société civile. « L’assainissement, la mobilité, l’aménagement urbain, la mobilisation des ressources financières avaient été identifiés comme des priorités et constituent aujourd’hui le cadre de la politique urbaine de la mairie du District de Bamako », a déclaré le diplomate français.
Le diplomate Meyer a salué les efforts que ne cessent de déployer les autorités maliennes dans la politique de distribution d’eau potable, notamment la station d’eau de Kabala. Il a sollicité le secteur privé pour des projets innovants en faveur du développement des villes du Mali.
De son côté, le représentant son ministre de tutelle, le secrétaire général du Ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et du Logement social, Amadou Maïga, dira que la ville de Bamako présente une forme urbaine très fragmentée. Ce qui a conduit à une expansion linéaire avec une forte concentration au centre-ville.
« Cette fragmentation urbaine tend ainsi à limiter les opportunités d’interaction, toute chose qui contribue à accroitre les coûts de la fourniture d’infrastructures et de services urbains », a indiqué le représentant du ministre Ould Sidi Mohamed Arbi.
Deux grands thématiques ont marqué la journée. « Les grands enjeux du développement durables dans les villes au Mali » et « projets innovants en matière de développement durable ». La première est animée par M. Ahmed Tidiani Cissé chef de cabinet du ministère de l’habitat, Mme Monique Bertrand de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), et le directeur de l’AFD-Mali M. François Tirot. La deuxième a été décortiquée par des représentants des structures comme GERES, Teriya Bugu, Map Action, Raincell, Super Mundy, RESAPAC, Téliman, Badialan.
Les débats de la journée ont été sanctionnés par une performance dansée autour de la gestion des déchets ménagers de Fatoumata Bagayoko avec les habitants de la commune III de Bamako, à Badialan 1.
L’étalement de Bamako étant un véritable problème pour le Mali, il urge aujourd’hui une politique de rupture avec la ville horizontale au profit d’une ville verticale.
Cyril ADOHOUN
Source: L’Observatoire