Les 36 gendarmes arrêtés et désarmés risquent des sanctions disciplinaires. Ils appartenaient à la force d’action rapide de la gendarmerie malienne, en poste dans la localité de Ngomakoura, dans la région de Ségou. Selon des sources militaires, c’est l’état-major général des armées maliennes qui décidera conformément au règlement intérieur « la sanction qu’il faut » pour avoir décrocher sur le théâtre des opérations à l’encontre des ordres de la hiérarchie.
Cette unité d’élite de la gendarmerie a été arrêtée et désarmée le mercredi 17 janvier dans la forêt de faya après avoir décrocher de N’Gomancoura dans la région de Segou ou elle était déployée dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. L’un des gendarmes arrêté, sous couvert d’anonymat a justifié la fronde par des promesses non tenues. « On nous avait promis une dispense d’examen pour obtenir le certificat inter-armes » (CIA), a-t-il dit à l’AFP.
Le gendarme ajoute que : « non seulement, on ne nous a pas donné la promotion mais on nous a dit de partir lundi dernier à Sokolo où il y a les jihadistes, surtout qu’on n’avait pas assez d’équipements et de médicaments ».
Selon d’autres sources proches du dossier, la hiérarchie de cette unité d’intervention rapide avait décidé de proroger de trois mois son déploiement dans la zone de Sokolo, Diabaly et Nampala pour lutter contre les enlèvements et les exécutions récurrentes des groupes terroristes.
Ainsi ces derniers avaient estimé que cette décision de leurs supérieurs est « injuste et sélective » surtout dans les mauvaises conditions de travail dans lesquels ils opèrent pendant plus de trois mois.
Cet événement intervient au moment où l’armée malienne fête son 57ème anniversaire. Lors de son discours à la nation, le Président de la République Ibrahim Boubacar Keita, a promis l’amélioration des conditions de vie et de travail des forces de sécurité.
Sur ce sujet, une loi d’orientation et de programmation militaire est adoptée. Son budget s’élève à 1230 milliards de FCFA pour doter l’Armée Nationale en équipements modernes.
Le ministère de la sécurité et de la protection civile en partenariat avec plusieurs radios de Bamako avait organisé ce vendredi une émission grand public sur la sécurité des personnes et de leurs biens et sur la loi de programmation militaire. Selon le ministre, cette loi dont le budget s’élève pour son département à plus de 400 milliards de FCFA permettra de renforcer les ressources humaines militaires, en termes de recrutement, de formation, de rémunération et de gestion de plan de carrière.
Général Salif Traoré Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile
Cette réaction des gendarmes est, selon certains observateurs, très négative sur le moral des troupes qui sont sur les théâtres des opérations. Ils estiment que la hiérarchie militaire doit rapidement mettre en place un dispositif solide pour prévenir le découragement et d’autres cas de désertions.
Dr Fodié Tandjigora est enseignant chercheur à l’université de Bamako
Source: studiotamani