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Désenclavement et exploitation minière: pourquoi faut-il investir dans le chemin de fer ?

Alors que Trans-rails est à l’agonie et que les travailleurs observent une grève de la faim, depuis plus de deux mois, des acteurs du secteur privé malien continuent de croire dur comme fer que le désenclavement du Mali passe nécessairement par le développement des chemins de fer.

Le président de la Chambre des mines du Mali, Abdoulaye PONA, et le directeur général du Cabinet d’ingénierie et de recherche applique (CIRA), Seydou COULIBALY se sont engagé, dans ce sens, dans une aventure. Selon ces deux hommes, nos autorités gagneraient mieux à s’investir dans les chemins de fer plutôt que dans les routes bitumées qui coûtent cher alors que leurs durées sont relativement plus courtes, à cause des intempéries et les mauvaises pratiques des usagers.

Parmi les raisons qui font que tout le Mali doit se mobiliser pour réaliser ce projet, M. COULIBALY cite l’exemple des dépenses colossales que le pays mobilise pour l’entretien des routes chaque année.

Par exemple, a-t-il fait savoir, l’axe Bamako-Kayes (pour aller à Dakar), en passant par Kati Kolokani, Didiéni, fait 650 km. Le premier tronçon que le gouvernement est en train de réaliser porte sur l’axe Kati à Didiéni (150 km) s’élève à près de 75 milliards F CFA. De Didiéni à Kayes en passant par Diboly, il faut au gouvernement du Mali 500 millions d’euros, soit 360 milliards de F CFA. Les deux projets mis bout à bout font près de 600 millions d’euros, soit 400 milliards de F CFA. Si on venait à réaliser ces routes à ce coût, on sera tenté de renouveler sur les dix ans cet investissement. Aujourd’hui, avec l’incapacité du gouvernement de faire respecter les charges à l’Essieu, on constate qu’une route conçue pour une durée de vie de 15 ans dépasse rarement 7 à 8 ans dans notre pays.

Cela veut dire qu’au bout de 10 ans, le Mali devra encore réaliser la route Bamako-Kayes Diboly, selon l’expert. En somme, en 40 ans, l’on arrivera aux deux milliards de dollars qu’il faut pour construire le chemin de fer de 4 792 km qui désenclave tout le Mali, a-t-il fait savoir. Or, avec les rails, il n’y a pas de problème de charges à l’essieu, on peut transporter plus, et plus rapidement.

Avantages comparatifs

À la limite, même si ce projet devrait être financé par le budget national du Mali, c’est envisageable, puis qu’on sait qu’en 40 ans, on mettra le même montant dans les routes. C’est un projet viable et vital pour notre économie, a dit le responsable de CIRA.

En tout cas, le cabinet CIRA s’est déjà engagé aux côtés de la Chambre des mines pour réaliser une étude de préfaisabilité pour la mise en œuvre des infrastructures ferroviaires. Cette étude a essentiellement pour vocation de pouvoir développer plus d’arguments pour les acteurs porteurs du projet. Qu’ils soient étatiques ou non étatiques pour convaincre les partenaires de la viabilité économique de ce projet. Le gouvernement accompagnera ce projet, à travers des études de deuxièmes générations qui seront beaucoup plus détaillées sur le projet. Ce projet est une initiative formidable que nous gagnerons tous à porter pour permettre à notre pays d’avoir des bases économiques très fortes. Avant de terminer, il a remercié la Chambre pour sa confiance placée à son cabinet pour la réalisation de ces études qui dureront, selon ses estimations, 5 mois.

Par Abdoulaye OUATTARA

Source: info-matin

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