De nos jours, les mariages, baptêmes, et funérailles font l’objet d’une solidarité qui ne dit pas son nom. Des prêts masqués qui doivent être remboursés avec intérêts et ceux quel que soit la situation. Les femmes en ont fait l’objet d’une dette
Pas question d’aller à un mariage, un baptême et même des fois aux funérailles sans sous en poche. Au nom de la solidarité, les personnes qui viennent assister à la cérémonie donnent au moins 1000F. Cependant au fur des années, ce geste qui signifiait un geste de solidarité a pris un autre sens. Maintenant, tout est écrit dans un cahier portant les noms et montants ou bien matériels des contribuables. Ce cahier sert de preuve le jour où l’un des contribuables aura un évènement. Les 1000F sont remboursés à 2000F, 3000 F etc…, les Wax en Wax plus un montant, les Bazins également.
Devenu un business pour certaines femmes, tous les moyens sont bon pour tirer profit des baptêmes et mariages. Ina N’DIAYE, mère de famille, dit avoir gagné 500.000 F CFA, 40 wax, 20 Bazins riche de 5mm chacun, 30 carton de savon ainsi que les choses pour bébé lors du dernier baptême de son fils. Pour arriver à ce résultat, elle dit avoir mis les moyens depuis deux ans pour pouvoir récolter autant. Elle a tenu à préciser qu’il y a encore des personnes qui lui doivent de l’argent car elle a investi dans leur cérémonie.
Pourtant MAIGA Mama KALOGA, mère de famille, pense qu’au moment où ces femmes donnent l’argent, elles ne précisent pas que c’est un prêt. Et au moment de rembourser c’est-à-dire lors des mariages ou baptêmes si tu n’y parviens pas, c’est un autre problème. Mme MAIGA ne parle plus avec sa voisine d’en face depuis deux ans, tout simplement par ce qu’elle n’a pas “remboursé” l’argent que celle-là lui avait offert si on peut le dire de cette manière.
Un présent empoissonné, dès fois trop cher pour la personne qui le reçoive, malgré des conditions difficiles, des femmes font des emprunts chez les boutiquiers pour sauver leurs têtes. Mariam TRAORE NIANGADOU, ménagère, a dû emprunter 5 000 F et 3 wax lors du baptême d’une amie qui lui avait donné 10.000F plus 2 wax à peu près l’équivalent de cette dernière.
Pour cette question de prêt masqué, les hommes en ont marre. Nous nous sommes approchés de quelques grins majoritairement composés d’hommes mariés et ils étaient tous d’accord sur un point: l’arrêt des prêts lors des festivités. Alimani SOW, polygame, se dit dégouter de toute cette histoire. Lors des baptêmes de ses enfants, il a finalement décidé d’inviter les membres de la famille à la mosquée et ça s’arrête là. Ses femmes n’ont plus droit à des présents venus d’ailleurs et ça lui fait moins de dépense.
De même, Cheickna SANGARÉ, a interdit à sa femme toute dépense lors des festivités. Selon lui c’est une manière d’éviter des problèmes.
Beaucoup d’hommes souhaiteraient ne plus entendre des femmes se battent pour des prêts non remboursés.
Cette situation doit changer pour la tranquillité d’esprit de toutes. Que les femmes partent aux festivités sans se soucier de comment elles vont rembourser leur prêts.
AFANOU KADIA DOUMBIA Stagiaire
Malijet