Le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Tiéman Hubert Coulibaly a reçu en audience, vendredi deux délégations. La première était onusienne et la seconde allemande.
La délégation des Nations Unies conduite par Samuel Gahidi, était venue s’enquérir de la situation sécuritaire au Mali dans le cadre de la revue sécuritaire de la Minusma. Il s’agissait également pour les envoyés onusiens qui resteront dans notre pays pour une semaine, de prendre en compte les doléances, difficultés et attentes de la partie malienne. La délégation a souligné la nécessité de renforcer le niveau de la sécurité qui est passé en 3 mois de 3 à 5, tout en rappelant que pour l’instant, la Minusma n’a pas vocation de lutter contre le terrorisme. Du moins directement. Car il y a déjà les forces françaises et maliennes qui font ce boulot.
De son côté, le ministre Tiéman Hubert Coulibaly a exposé la situation d’ensemble et exprimé son inquiétude quant à la reconstitution des groupes terroristes dans la partie septentrionale de notre pays. C’est pourquoi, il a demandé le renforcement des capacités des forces de sécurité malienne.
Pour le ministre de la Défense et des Anciens combattants, l’heure n’est pas aux récriminations et aux critiques mais à la conjugaison des efforts. Depuis juin, le ministère a déjà mis à disposition sa stratégie du DDR (Désarmement, démobilisation et réinsertion).
L’objectif de cette démarche de DDR est de contribuer à la sécurité et à la stabilité dans un contexte d’après-guerre, de sorte que puissent commencer la reconstruction et le développement.
Cette approche aide à créer un climat plus propice aux progrès politiques et à la paix en général. Elle s’attaque aux problèmes de sécurité qui se posent inévitablement lorsque les anciens combattants essaient de s’adapter à une vie normale, pendant l’importante et délicate période de transition, entre la fin d’un conflit et l’instauration d’une paix durable.
Le processus de DDR encourage les anciens combattants à devenir des participants actifs au processus de paix en récupérant les armes se trouvant aux mains des ex-rebelles ; en retirant les combattants des structures militaires ; en les intégrant à la société sur les plans social et économique.
La délégation allemande, elle, était dirigée par le directeur de la stratégie et des opérations militaires, le lieutenant-général Warnecke Dieter. Cette visite se déroule en prélude au déploiement d’un contingent allemand fort de 650 hommes dans le cadre de la Minusma et de la formation de nos militaires (la mission EUTM).
C’est la troisième fois qu’une délégation de l’armée allemande se rend à Bamako pour mieux préparer l’arrivée de ces soldats. La délégation a expliqué à ce propos qu’il est important pour l’Allemagne d’avoir l’avis de la partie malienne sur le déploiement de ses militaires. Dans le cadre de ce déploiement, le Mali a sollicité l’appui logistique, sanitaire, en infrastructures, en équipements qui permettent de lutter contre les engins explosifs improvisés (EID).
Les deux parties ont aussi échangé sur le renforcement des capacités du troisième mandat de l’EUTM. Dans le prochain mandat, l’accent sera mis sur la formation des formateurs maliens, la formation au plus près du terrain pour que l’encadrement puisse se dérouler dans une ambiance presque réelle. Le ministre de la Défense et des Anciens combattants a annoncé que le troisième mandat de l’EUTM sera tourné vers le renforcement des capacités internes de l’armée.
En attendant la validation du prochain mandat, Maliens et Allemands ont conclu que l’EUTM était un succès. « L’apport de l’Allemagne dans cette mission est très important. Sur le plan multilatéral comme bilatéral, la coopération avec l’Allemagne est aujourd’hui à un niveau très élevé. Nous-nous en réjouissons », a ajouté le ministre.
A. DIARRA

source : Essor