Le premier apporte un soutien à l’économie locale dans le Delta intérieur du Niger et dans le cercle de Koutiala. Le second finance l’amélioration de la qualité de la statistique et sa disponibilité
Notre pays vient de bénéficier de deux importants soutiens de financement de la Suisse et de la Suède. Le premier apporte une aide de 6,8 milliards Fcfa pour appuyer l’économie locale dans le Delta intérieur du Niger et le Programme de développement économique local et de sécurité alimentaire dans le cercle de Koutiala. Le second met à la disposition 3,6 milliards Fcfa destinés à l’amélioration de la qualité de la statistique et sa disponibilité.
Les documents relatifs à ces conventions de financement ont été paraphés vendredi dans l’après-midi d’une part entre le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop et la directrice du bureau de la coopération suisse dans notre pays Beatrice Meyer, et de l’autre, par le ministre Abdoulaye Diop et l’ambassadeur de Suède dans notre pays, Eva Emnéus.
Par cet accord, la Suisse interviendra dans notre pays dans deux domaines, notamment le Programme de soutien des économies locales dans le Delta intérieur du Niger (PSEL DELTA) ainsi que le Programme de développement économique local et de sécurité alimentaire dans le cercle de Koutiala dans la région de Sikasso (PDSU). Le premier programme permettra d’accompagner les collectivités territoriales de Mopti, Tenenkou et Youwarou et de Niafunké à Tombouctou dans la réalisation d’ouvrages d’aménagements agricoles, dans la gestion pacifique des ressources naturelles et dans le renforcement des mécanismes de gestion des conflits communautaires.
A Koutiala la Suisse va juste poursuivre son appui existant à travers le PDSU. Il bénéficiera à un regroupement de 37 collectivités territoriales. Ce qui contribuera à redynamiser l’économie locale et à offrir aux habitants de la zone une augmentation des revenus et un cadre de vie meilleur. A ce niveau la patronne du bureau de la coopération suisse dans notre pays a salué ce qu’elle juge être le grand engagement et le travail soutenu que réalise l’inter collectivité « Miniaka Kafo » dans le but d’améliorer la gouvernance locale et le développement économique du cercle de Koutiala.
Ces deux programmes traduisent explique Beatrice Meyer, l’engagement de la Suisse à soutenir le développement économique local, la production agricole et la sécurité alimentaire dans le Delta Intérieur du Niger et dans le cercle de Koutiala. Ils constituent, dira-t-elle, un élément important de la stratégie de coopération de la Suisse dans notre pays. Cette stratégie s’appuie, entre autres, sur la décentralisation comme levier de développement, le soutien aux infrastructures économiques de base pour accélérer le développement local et régional. S’y ajoutent la promotion d’une économie locale adaptée au contexte et l’émergence d’une gestion publique efficace, inclusive et transparente. Beatrice Meyer a, par ailleurs, indiqué qu’à travers cette stratégie son pays apporte également une contribution à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger. A cela s’ajoute l’appui au développement des régions affectées par le conflit et l’insécurité.
Pour la Suisse, a expliqué Beatrice Meyer, le défi est d’apporter aussi des solutions innovatrices, adaptées au contexte socio-culturel et accordées avec les populations bénéficiaires. Elle a terminé son intervention par des vœux en souhaitant que ces programmes se déroulent à la satisfaction des populations maliennes, tout en contribuant à renforcer les efforts de stabilité, de prospérité, de développement et de paix du gouvernement.

DEUX COMPOSANTES. Le second financement, celui de la Suède, porte sur l’amélioration de la qualité de la statistique et sa disponibilité. Il faut rappeler que l’Institut national de la statistique du Mali (INSTAT) collabore avec les statistiques du royaume de Suède depuis 2009. Le présent accord qui facilitera donc jusqu’en 2018 la poursuite de cette collaboration, comprend deux composantes. La première est un appui financier tandis que la seconde est technique et concerne un appui de Statistiques Suède sur une demande de l’INSTAT. Pour la Suède, cet accord est intéressant pour plusieurs raisons. Primo, notre pays disposera des statistiques de qualité primordiale pour la bonne gouvernance d’un pays.
Secundo, il s’agit d’un partenariat à long terme. La diplomate suédoise a encouragé le gouvernement à doter les structures étatiques de personnel qualifié en statistique. Cela pour la simple raison qu’elle reste convaincue que plus les capacités des ministères sectoriels sont forts en statistique plus le système statistique national, dans son ensemble, sera apte à fournir des statistiques de qualité soutenue par l’INSTAT. Cela permettra, a expliqué Eva Emméus, aux décideurs politiques de modifier ou de créer de nouvelles politiques répondant aux besoins des Maliens de façon équitable. Par ailleurs, dira-t-elle, la publication de données statistiques fiables permettra aussi à la population malienne de réclamer la responsabilité et ses droits auprès des institutions et des décideurs politiques. Enfin, les bonnes statistiques permettront aux partenaires techniques et financiers de s’engager de façon efficace et à long terme dans tous les secteurs, conseillera Eva Emméus.
En tant que chef de file des partenaires au développement sur l’environnement et le climat sortant après 5 ans de service, l’ambassadrice du royaume de Suède a par souligné l’importance d’une étroite collaboration entre les ministères et d’autres structures étatiques pour faire face aux changements climatiques. Selon elle, une interprétation parallèle des données sociales, économiques et environnementales n’est pas seulement importante pour l’environnement, mais aussi pour pouvoir maintenir le développement économique actuel à 7%.
Aux deux pays, c’est-à-dire la Suisse et la Suède, le ministre Diop a adressé des remerciements au nom du peuple malien pour leur soutien aux actions de développement dans notre pays. Le chef de la diplomatie a aussi salué la bonne coopération entre notre pays et la Suisse et la Suède. Il leur a assuré que les fonds mis à la disposition de notre pays seront utilisés judicieusement au profit des bénéficiaires.
M. A. TRAORE

source : Essor