À l’issue d’une bataille judiciaire marathon, contre des occupants illicites de ses titres fonciers à Sirakoro-Dounfing, qui aura duré au moins 10 ans, (depuis 2006), du tribunal de Kati jusqu’à la section administrative de la Cour suprême ; la SIFMA (Société immobilière foncière du Mali), par l’intermédiaire d’un huissier de justice, a procédé à des démolitions de maisons dans cette localité. L’événement a donné lieu, hier mardi, à des heurts entre des élèves instrumentalisés depuis l’école fondamentale de Sirakoro à 7 km du chantier et des éléments de la garde nationale, mobilisés pour la sécurité de l’opération.
Hier aux environs de 9h, la route de Kati, via Samè, était inaccessible, à cause d’une manifestation d’élèves et de femmes à partir de l’école fondamentale de Sirakoro Dounfing. Après recoupements autour de cette manifestation spontanée, il est ressorti qu’il s’agissait d’un mouvement contre une opération de démolition de la SIFMA à plusieurs kilomètres de là.
Nous avons découvert sur les lieux de la manifestation, aux environs de 11 heures, les décombres de quatre maisons démolies et un Caterpillar incendié abandonné. Selon un occupant, Balla KOUYATE, pour le moment, ils sont quatre à être visés par cette opération de la SIFMA qui les accuse d’avoir construit sur ses titres fonciers. Selon M. KOUYATE, visiblement très touché par la démolition de sa maison à deux étages, depuis 2006, ils sont en procès contre la SIFMA. S’il reconnaît avoir perdu cette bataille judiciaire, il se dit pourtant détenteur d’un document de propriété à lui délivré par la Préfecture de Kati. Il a indiqué les 8 jours que la justice leur avait donné pour quitter les lieux étaient forclos. Mais leur avocat leur avait rassuré qu’il s’opposerait à tout prix à cette opération de démolition programmée par la SIFMA.
Joint par nos soins, le président directeur général de la SIFMA, Mamadou Gueydiouma COULIBALY, reconnaît que son entreprise avait mené une opération de démolition sur ces lieux. Selon lui, il s’agit d’occupants illicites avec qui l’entreprise est en procès depuis 2006. La SIFMA est confrontée depuis plus de 10 ans à des occupations illicites de ces titres fonciers.
« De 2007 à 2011, la SIFMA a mené 11 procès contre des occupants illicites de nos titres. Ils sont en complicité avec les maires et sous-préfets qui leur délivrent de faux documents. Nos opérations d’hier ont concerné quatre occupants contre qui nous avons épuisé tous les recours et nous avons gagné à toutes les étapes. Mieux, nous disposons des grosses de justice et des décisions d’expulsion. Nous avons également pris le soin d’écrire à toutes les autorités compétentes concernées, les ministres, le Premier ministre », nous a-t-il confié.
Aujourd’hui, 12 titres fonciers de 47 hectares de la SIFMA sont concernés par ces occupations illicites, selon le PDG. La SIFMA, a-t-il clamé, reste derrière la justice et force restera à la loi.
Le drame, hier, c’est que les spéculateurs qui ont fait recours aux élèves de l’école fondamentale de Sirakoro Dounfing pour servir de bouclier. Ces derniers ont incendié la machine de la SIFMA de 240 millions de francs CFA. Les forces de sécurité ont arrêté 4 manifestants sur les lieux. La SIFMA, selon son patron, a porté plainte hier contre X. Les instigateurs de cette manifestation, selon lui, sont Balla KOUYATE et Dramane DIAWARA qui seraient à l’origine de l’instrumentalisation des enfants et des femmes.
À suivre…
Par Sidi DAO
Source: info-matin