Face à la grave crise qui menace l’avenir de milliers d’enfants, le Bureau exécutif national du Syndicat national de l’éducation et de la culture (BEN-SNEC) membre du Collectif des syndicats signataires du 15 octobre 2016, a tenu une réunion extraordinaire à la Bourse du Travail, ce lundi 17 février 2020. À l’ordre du jour : ‘’l’école malienne, quelle proposition de sortie de crise, afin d’analyser la situation de blocage des négociations et proposer un plan de sortie de crise’’.
Après analyse de la situation, le SNEC a adressé une lettre (N° 05/BEN-SNEC) au directoire du Collectif des enseignants du Mali dans laquelle, il rappelle l’urgence de la crise la nécessité de changement de stratégie.
« Face à la grave crise que traverse l’école malienne, avec son cortège de séries de grèves qui compromettent dangereusement l’avenir de nos enfants, le SNEC malgré son profond attachement à la défense des droits des travailleurs, ne saurait être indifférent au sort des milliers d’élèves maliens, victimes d’une situation dont ils ne sont en rien responsables », indique la lettre.
Selon le secrétaire général du SNEC qui confirme l’authenticité de la lettre, son syndicat a pris cette décision dans le but de préserver l’intérêt des enfants à qui la constitution de notre pays concède aussi le droit à l’éducation.
Le SNEC, selon lui, mesure bien la portée de sa décision.
« Nous sommes au Mali (seul) membre de l’International de l’éducation regroupant 171 pays, 374 organisations syndicales et 30 millions d’adhérents. À ce niveau, on reconnaît le droit aux enseignants de défendre leurs intérêts, tout en préservant le droit des enfants. C’est dans ce contexte que se situe le sens de notre lettre », a déclaré M. Guitteye.
À l’issue de cette réunion, selon lui, le BEN-SNEC propose de changer les stratégies de luttes en adoptant la « négociation à besoins multiples qui nous amène à faire des propositions de sortie de crise à la partie gouvernementale ».
Le Syndicat national de l’Éducation et de la Culture a d’ailleurs profité de l’occasion pour appeler ses camarades du CEM à convoquer d’urgence une concertation des membres du directoire pour décider du changement qui s’impose.
‘’Camarades, nous avons longtemps appliqué la négociation positionnelle qui jusque-là a montré ses limites. Camarades nous pensons qu’une concertation des membres du directoire s’impose de façon urgente à cet effet’’, indique la lettre du SNEC.
Pour preuve, l’année dernière, nous a expliqué Moustapha GUITTEYE, lorsque ‘’nous avons dit que nous ne pouvions pas obtenir la prime de logement tel que c’était formulé dans nos revendications, on ne nous a crus. Mais il a fallu une nouvelle formulation en passant de la prime de logement à l’indemnité de logement pour que nous puissions parvenir à un accord avec le gouvernement’’. Il n’en fallait pas plus pour que le SNEC fasse l’objet de vives critiques de tout genre.
« Nous avons obtenu le Statut du personnel enseignant sans la participation du SNEC et ses militants ont bien bénéficié nos fruits cueillis et aujourd’hui quand je vois un communiqué de ce traître Moustapha Guitteye, peureux et télécommandé par des mains invisibles dire soucieux de l’école malienne ; c’est marrant et aberrant », a lancé un enseignant sur la toile.
En tout cas, cette lettre du SNEC donne une nouvelle orientation au combat des enseignants qui ne jurent que par l’application stricte de l’article 39 de la LOI N° 2018-007 DU 16 JAN 2018 portant statut particulier du personnel enseignant du Secondaire, du personnel enseignant du fondamental et du préscolaire : ‘’toute majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du statut général s’applique de plein droit au personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental et de l’Éducation préscolaire et spéciale’’.
Par Sidi DAO
INFO-MATIN