Les avocats du maire de Dakar, Khalifa Sall, inculpé et écroué le 8 mars pour détournement de fonds publics, ont déposé une demande de liberté provisoire de leur client qui a de nouveau été entendu jeudi, a affirmé l’un d’eux.
Khalifa Sall, maire de la capitale sénégalaise depuis 2009 et probable candidat à l’élection présidentielle de 2019 contre le chef de l’Etat Macky Sall, doit répondre de dépenses « non justifiées » de plus de 2,7 millions d’euros prélevés, selon la justice, dans les caisses de sa mairie.
« Nous avons déposé auprès du juge d’instruction une demande de liberté provisoire » pour Khalifa Sall et « une autre demande », auprès de la Cour d’appel, « pour l’annulation de la procédure pour irrégularités », a dit à l’AFP Me Seydou Diagne.
Ces demandes ont été déposées après l’audition le même jour du maire de Dakar par un juge d’instruction, la deuxième depuis son arrestation, a ajouté Me Diagne.
Khalif Sall est accusé « d’escroquerie portant sur des deniers publics, de détournement de deniers publics, d’association de malfaiteurs, de blanchiment de capitaux ».
Il a une nouvelle fois nié jeudi ces accusations en rappelant notamment, au sujet d’un présumé blanchiment, « sa déclaration de patrimoine » lors de sa première élection en 2009 comme preuve de transparence, a dit Me Diagne.
Ses partisans imputent ses déboires judiciaires à son statut de dissident du Parti socialiste (PS) et de la majorité présidentielle, des soupçons rejetés jeudi par le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne lors d’une séance de questions à l’Assemblée nationale.
Le chef de l’Etat a dit « +je ne protégerai personne+. C’est la réalité et c’est ce qui inspire l’action du gouvernement en matière de reddition des comptes », a assuré M. Dionne, répondant à une question d’une députée sur une éventuelle « justice sélective ».
Le PS a appuyé la position de l’exécutif, réaffirmant « sa confiance à la justice », dans un communiqué mercredi soir. Le parti « souhaite à toutes les personnes mises en cause de pouvoir fournir les preuves de leur innocence pour recouvrer rapidement leur liberté ».
Khalifa Sall a présenté à Dakar une liste dissidente victorieuse aux élections locales de 2014.
Il a ensuite multiplié les critiques contre la coalition présidentielle, appelant notamment à voter non au référendum constitutionnel du 20 mars 2016.
Récemment, il a annoncé une liste distincte de celle de la majorité aux élections législatives prévues le 30 juillet.
Avec AFP