Le ministre des Affaires étrangères de notre pays, Abdoulaye DIOP, et son homologue russe, Sergueï LAVROV, se sont réjouis ce mercredi 28 février des résultats satisfaisants de la coopération entre leur deux Etats. En dépit des acquis, ils ont estimé nécessaire de prendre des mesures supplémentaires pour développer davantage les relations économiques et commerciales.
A l’invitation du gouvernement de la Fédération de Russie, une délégation du gouvernement de notre pays, comprenant notamment Abdoulaye DIOP, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, et le Colonel Sadio CAMARA, ministre de la Défense et des Anciens Combattants, effectue une visite d’amitié et de travail de deux jours à Moscou.
Cette visite s’inscrit en droite ligne de l’ambition des autorités des deux pays de placer leur partenariat stratégique à une dimension dynamique d’échanges politiques réguliers et de coopération diversifiée et mutuellement avantageuse.
Depuis quelques années, le Mali a décidé de rompre avec son partenaire traditionnel et de renforcer sa coopération avec la Russie aux plans sécuritaire, économique, commercial, humanitaire.
Dans le cadre des réunions périodiques de cette coopération, la délégation malienne a été reçue par des responsables russes. À cet effet, le ministre Abdoulaye DIOP a eu un entretien avec son homologue Sergueï LAVROV, suivi d’une conférence de presse hier mercredi 28 février à Moscou.
Rappelant la teneur des réunions tenues entre les responsables maliens et russes, le ministre des Affaires étrangères Russe, Sergueï LAVROV, a indiqué qu’il était paru nécessaire de prendre des mesures supplémentaires afin de développer les relations économiques et commerciales en deçà des attentes de la coopération entre les deux États.
Son pays, a réitéré le ministre LAVROV, maintiendra la dynamique de soutien envers le Mali dans les divers domaines de coopération. Ainsi, les efforts de la fourniture de blé, du gasoil à notre pays vont se poursuivre, a-t-il promis. De même, les bourses d’étude et de formation accordées aux ressortissants maliens resteront maintenues.
Il s’est réjoui que le Mali et la Russie aient une concordance de vue sur les affaires des relations internationales et africaines et le respect des principes clés des Nations unies. Il s’agit, selon lui, de la légalité souveraine des États, déplorant que ce principe ne fût pas respecté par des Occidentaux. Et pourtant, précise-t-il, celui-ci est cher aux Nations unies.
Par ailleurs, il a salué le Mali pour ses soutiens à des initiatives russes au Conseil de sécurité des Nations unies, mais également lors d’autres rencontres internationales.
« Le Mali agit comme coauteur de nos initiatives », a indiqué M. LAVROV, relevant la nécessité de coordination de la politique internationale des deux pays.
Abordant la question de la CEDEAO avec le retrait des pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) comprenant le Mali, le Burkina Faso et le Niger, le ministre russe des Affaires étrangères a souhaité que les problèmes qui existent dans les rapports entre ces pays soient résolus sur la base « des solutions africaines ». Selon lui, aux problèmes africains, il faut des solutions africaines.
D’entrée de jeu, le ministre DIOP a rappelé que la visite s’inscrivait en droite ligne de la continuation des échanges et des consultations politiques entre les deux pays et surtout l’examen des coopérations bilatérales entre le Mali et la Russie.
« Nous voudrions exprimer notre appréciation positive de l’excellence des relations entre le Mali et la Russie au plan sécuritaire qui a enregistré des progrès notables. Elle a permis de renforcer la capacité des forces de défense et de sécurité du Mali », a félicité le ministre DIOP, soulignant que la reprise de Kidal en novembre dernier est une illustration des retombées de cette coopération.
Cette localité, pendant une décennie, a échappé au contrôle de l’autorité de l’Etat et était occupée par des groupes armés hostiles au pouvoir central et qui incarnent des velléités séparatistes. Après cette étape majeure de la réaffirmation de la présence de l’Etat sur l’ensemble du territoire national, le ministre DIOP a informé Moscou du démarrage du processus du dialogue inter-Maliend initié par le président Assimi GOITA, en appelant les Maliens, lors de son adresse du nouvel an, à la paix.
« Un dialogue direct entre Maliens à l’abri de toute ingérence extérieure pour pouvoir trouver les voix de la paix et de la réconciliation nationale. Le comité de pilotage de ce dialogue qui est à pied d’œuvre va décider de la façon d’asseoir la paix et la réconciliation sur une base durable. Nous demandons également à tous nos partenaires de s’inscrire dans cette dynamique parce que nul n’aime notre pays plus que nous-mêmes. Nul n’a la solution aux problèmes maliens mieux que nous-mêmes », a déclaré Abdoulaye DIOP, soulignant qu’au-delà des coopérations bilatérales le Mali et la Russie partagent de nombreuses convictions contre l’ingérence dans les affaires internes d’un Etat, la politisation des droits de l’homme.
Sur le plan humanitaire, il a félicité la Russie qui tient ses engagements en affirmant que les livraisons de blé, d’engrais et de gasoil sont effectives. Avant de déclarer que son pays s’oppose au néocolonialisme, aux sanctions et à l’instrumentalisation des organisations internationales.
PAR SIKOU BAH