Le Mali est un pays particulier de part sa position sociale. Cette valeur est à l’origine de la résolution de bon nombre de malentendus. En mettant sur la table ce lien, le président IBK prend de court les extrémistes des deux bords politiques à savoir le Front Pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) et la coalition de la majorité présidentielle Ensemble Pour le Mali (EPM) mais aussi la coalition M’Bouille, Mahmoud Dicko deux religieux qui ne sont plus en odeur de sainteté avec le locataire de Koulouba. Après la rupture de ban entre les deux poids lourds de la classe politique suite à la présidentielle du mois d’août qui a vu IBK rempiler pour un second mandat, place maintenant à la décrispation. C’est le président IBK qui a fait le premier pas en téléphonant à son cadet et chef de file de l’opposition Soumaila Cisse. Ce coup de fil a été suivi par un tête à tête qui a duré plus d’une heure. Au cours de cet entretien, les questions brûlantes de l’heure ont été abordées. Qu’il s’agisse de l’insecurité, du front social qui est en ebullition, la crise financière avec son corolaire de diminution de la valeur du panier de la ménagère. Le grand frère et le petit frère ont accordé leur violon sur un point, une union sacrée pour sauver la patrie en danger.
Le ton de ce nouveau départ a été donné par le Dr Bocary Treta président du parti du tisserand. Il a fait le tour des Etats major politiques des partis qui ont un certain poids politique. L’objectif étant de créer les conditions permettant la tenue d’élections libres et transparentes. Ces scrutins porteront sur les élections législatives, les régionales et le referendum. Il fallait aussi tout mettre en œuvre pour faire barrage à certains dignitaires religieux qui non contents de l’attitude du premier ministre ont décidé de placer la barre haut pour réclamer urbi et orbi son départ de la primature. Ils ont adressé un ultimatum au président de la république pour l’application de cette mesure en présence de certains leaders politiques de l’opposition républicaine. Le président ayant compris cela n’avait d’autre choix que de se rapprocher de Soumaila Cisse le tout puissant chef de file de l’opposition. Il fallait trouver la bonne formule. Or nous savons tous que le vieux lion de Sebeninkoro a plus d’un tour dans son sac.
Une fois rentré d’Addis Abeba où il a assisté au 32 eme sommet de l’Union africaine, il a profité de la grande revue avec les responsables politiques de l’EPM pour annoncer la nouvelle. Peu après il a appelé son cadet pour lui dire qu’il était disposé à le rencontrer ce dernier a prêté une oreille attentive à ce coup de fil. Il le fallait puisque lorsque le président sous prétexte d’un agenda chargé a voulu se décharger sur son premier ministre pour discuter avec le natif de Niefunke ce dernier a pris cela comme un affront. Partant, il a fermé la porte du dialogue. Mais sous la pression de l’ancien président français Hollande et sur les conseils de l’ancien président Alpha Oumar Konare, il a fini par lâcher du lest. Après le coup de fil place à la discussion à bâton rompu.
Pour prouver à l’opinion publique qu’entre lui et Soumaila les rapports vont au delà du champ politique, il a dit de vive voix sur les ondes de l’ORTM que le rapport entre lui et Soumaila remonte à l’époque de leurs pères. A ses dires c’est la mort qui a séparé les deux amis. Cette annonce est un camouflet pour ceux qui dans le camp du FSD pensaient que cette guerre de tranchée va durer aussi longtemps qu’IBK régnera sur le Mali. Mais bon les extrémistes du FSD comme Tiebile Drame malgré les leçons tirés du passée n’ont pas compris que toutes les crises ont connu leurs épilogues dans le dialogue.
Le Malien lambda pense que cette rencontre sera le paracétamol qui va calmer la douleur des Maliens qui n’en peuvent plus face à une insécurité qui se propage comme une gangrène dans un corps. Cette alliance si elle se concrétise, elle sera décisive pour faire reculer l’alliance M’Bouille, Mahmoud Dicko qui cherche par tous les moyens à contraindre IBK à ployer les genoux pour demander pardon en implorant l’aide du chérif de Nioro. Yabani n’a-t-il pas dit un jour que si les politiques démissionnent, les religieux vont installer un Imam à Koulouba, ça c’est une autre histoire.
Mahamane Djitteye
Le Triomphe