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Découpage territorial : Cette bombe qu’il faut vite désamorcer !

Les Maliens ne cessent d’exprimer leur colère, depuis la publication sur les réseaux, du document portant sur la réorganisation administrative et territoriale. Chacun dénonce cette décision qu’elle qualifie « d’unilatérale ». Ce découpage, si les autorités transitoires ne l’abandonnent pas, risque de conduire le pays dans une autre crise, car la colère se généralise.

Comme IBK, les autorités transitoires n’en finissent pas avec les problèmes. Pendant que des Maliens continuent à rejeter le calendrier électoral qu’elles ont publié, c’est le problème du découpage territorial qui vient de naitre. Ce document qui a été publié sur les réseaux sociaux créent déjà la tension dans beaucoup de localités.

Plusieurs associations réagissent

Des organisations et associations ont exprimé leur opposition à ce projet de découpage administratif. « La CMA apprend avec surprise, via les réseaux sociaux la circulation d’un document portant sur la réorganisation administrative et territoriale produit unilatéralement et en catimini par les services du ministère de l’administration territoriale », a déploré la CMA qui  estime « qu’au regard de l’enjeu et de l’importance de la problématique de la réorganisation administrative et territoriale pour la paix et la stabilité du pays, une telle opération ne saurait, sous aucun prétexte s’opérer sans concertations à la base avec tous les acteurs concernés, notamment les mouvements signataires, les populations, la société civile ». Pour la CMA, les autorités de la transition, en procédant ainsi, ne semblent pas mesurer l’enjeu et le danger qu’une telle démarche pourrait engendrer pour la paix déjà fragile. « Elles ne semblent pas non plus comprendre que sous aucun prétexte, la CMA et l’ensemble des populations de l’Azawad ne sauraient laisser passer cette farce », a dénoncé le Porte-Parole de la CMA, Mohamed Elmaouloud Ramadane. Elle n’en décolère pas et ajoute : «la CMA, tout en prenant à témoin l’opinion nationale et la communauté internationale de l’unilatéralisme de l’opération, tient à affirmer que cette mascarade, faite en catimini et à la va-vite par les soins du département de l’administration territoriale ne peut aucunement prospérer, mieux, elle ne saurait l’engager, encore moins s’imposer aux populations de l’Azawad. Elle rejette irrévocablement ce document nul et non avenue en l’état actuel ».

En plus de la CMA et de la Plateforme des Mouvements du 14 juin 2014 d’Alger, la Coordination Kel-Ansar et Alliés a aussi dénoncé cette décision du gouvernement. « Nous apprenons avec stupéfaction par l’intermédiaire des réseau sociaux la proposition de découpage territorial de la région de Tombouctou », indique-t-elle dans son communiqué. Comme la CMA et la plateforme, elle a dénoncé la manière unilatérale du gouvernement. « Nous ne saurons donc ne pas exprimer notre indignation devant ledit projet dont la méthode de formulation et de validation en cours ne semble respecter ces aspirations profondes des populations à la base qui restent ignorées voire contournées », a déclaré la  Coordination Kel-Ansar et Alliés avant d’ajouter «A l’heure où les régions de Taoudéni et de Menaka connaissent des difficultés importantes en lien avec leur projet initial de création, nous attirons encore une fois l’attention de nos autorités pour que les approches qui ont fait leur preuve dans l’accélération des problèmes inter et intracommunautaires soient bannies dans notre pays dont les populations n’aspirent qu’à se développer dans la paix et la quiétude ».

Au centre du Mali aussi, les jeunes de Mondoro manifestent, depuis la publication du document, leur colère.

Nécessité de revenir sur le document

Diriger, c’est aussi reconnaitre ses torts et les corriger. Ce découpage, s’il est appliqué en l’état, créera plus de problèmes, car il suscitera la révolte de beaucoup de citoyens. Il y a donc nécessité que les autorités revoient leur position. C’est d’ailleurs ce que propose la CMA.  « Elle lance un appel aux autorités de la transition, en charge des questions de la réorganisation Administrative et territoriale à privilégier la voie de la concertation inclusive et du consensus à la place du fait accompli, seule issue pour éviter de remettre en cause des acquis de plusieurs années, au prix d’énormes sacrifices », a indiqué la CMA. Elle n’est en décolère pas et invite « le gouvernement de la transition du Mali à revenir sur ce document porteur des germes de la déstabilisation et à ouvrir des larges consultations et concertations prenant en compte tous les critères et les démarches qui s’imposent autour de la question en vue de dégager un large consensus définitif et satisfaisant pour toutes les parties ».

Pour la stabilité du Mali et pour l’inclusion, les autorités doivent revoir leur positon, concerter avant tout découpage. C’est à cette manière qu’il faut désamorcer la bombe de ce découpage administratif.

Boureima Guindo

Source: Journal le Pays- Mali

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