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Découpage Territorial au Mali : L’URD exige le retrait du « projet de la division » et un véritable dialogue sur toutes les préoccupations du moment…

Hier, jeudi 1er novembre 2018, les responsables de l’Union pour la République et la Démocratie (URD) étaient face à la presse à leur siège sis au quartier Badalabougou de Bamako pour rejeter l’avant-projet de découpage des circonscriptions administratives et des collectivités territoriales. Le parti du chef de file de l’opposition malienne, l’honorable Soumaïla Cissé précise qu’il n’approuve ni la forme ni le fond du projet proposé. Selon le principal parti de l’opposition, le projet de découpage territorial initié par le gouvernement est une camisole de force. A cet effet, l’URD exige le retrait « de ce projet de la division et un véritable dialogue sur toutes les préoccupations du moment liées au processus électoral et aux autres réformes, comme cela a été toujours proposé par notre Parti, c’est-à-dire procéder à une concertation large et inclusive sur toutes questions induites par la mise en œuvre de l’Accord issu du processus d’Alger ».

Ce point de presse était animé par le Pr Salikou Sanogo, 1er vice-président de l’URD, en présence des autres membres du bureau exécutif national du parti dont, Ibrahima N’Diaye, Mme Coulibaly Kadiatou Samaké, Me Demba Traoré, Ibrahima Kassa Maïga et bien d’autres. « Depuis quelques semaines, notre Pays vit des soubresauts liés à une tentative de découpage territorial unilatéral et non concerté, initié par le Gouvernement, poussant les populations de chaque zone géographique à réclamer leurs circonscriptions administratives ou leurs collectivités territoriales, toute chose exacerbant les replis identitaires et portant gravement atteinte à la cohésion sociale », c’est ce qui ressort de la déclaration de l’URD lue par son 1er vice-président, Pr Salikou Sanogo. Selon lui, au lieu de préparer un dialogue politique de haut niveau devant aboutir à un accord politique global, le régime IBK, dit-il, à travers son Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, a annoncé le 26 octobre 2018, sa décision d’organiser des concertations régionales au sujet d’un projet de découpage territorial. A ses dires, cela intervient «moins de deux mois, après avoir porté un coup dur à notre démocratie avec la dernière élection présidentielle qui a totalement et profondément déprécié les ressources politiques et la dignité de nos concitoyens, pervertissant les valeurs et les vertus qui les rassemblaient à travers : fraudes massives, corruption financière, sous-traitance criminelle électorale, subornation institutionnelle, falsification comptable des résultats, etc ». L’URD estime que cette démarche du gouvernement en matière du projet de découpage territorial est loin de couvrir les intérêts du Peuple malien. Et d’ajouter qu’elle est contraire à l’idéal de dialogue républicain au Mali. L’URD, dit-il, rappelant son attachement indéfectible aux valeurs de la République, à la laïcité de l’Etat, à l’intégrité territoriale et à la souveraineté du Mali, n’approuve ni la forme ni le fond du projet proposé. L’URD affirme solennellement que toutes les réformes liées au processus électoral, aux circonscriptions administratives, aux collectivités territoriales et à l’architecture institutionnelle générale de notre pays doivent être conçues ensemble et de manière inclusive.

L’URD dénonce «l’amateurisme » du gouvernement

« L’URD estime qu’une question aussi importante que le découpage territorial ne doit être, en aucune façon, abordée avec amateurisme et précipitation étant entendu que la légèreté blâmable avec laquelle il a été conçu a suscité déjà sur toute l’étendue du territoire des manifestations de rejet, sources de divisons susceptibles de compromettre dangereusement le très fragile processus de paix et de réconciliation nationale. La décision incongrue et empressée de procéder en catimini à des pseudos concertations régionales, dont les contours sont méconnus de tous les acteurs concernés, n’est ni plus ni moins que la volonté affichée du régime de faire du projet initié une camisole de force », a déclaré Pr Salikou Sanogo. Au-delà de tout, l’Urd estime que le Mali doit à présent entamer une dynamique nouvelle, par un dialogue inter-malien fécond visant à forger un consensus national entre tous les fils de ce pays à travers leurs représentants dûment mandatés et non choisis par l’administration autour des réformes, de la restauration de la paix et de la stabilité sur l’ensemble du territoire. « C’est pourquoi l’URD exige le retrait de ce projet de la division et un véritable dialogue sur toutes les préoccupations du moment liées au processus électoral et aux autres réformes, comme cela a été toujours proposé par notre Parti, c’est-à-dire procéder à une concertation large et inclusive sur toutes questions induites par la mise en œuvre de l’Accord issu du processus d’Alger », a souligné le Pr Salikou Sanogo. Pour lui, ce dialogue politique véritable doit précéder toute action législative ou réglementaire relative aux réformes et tendant à la paix et la concorde avec comme seul bréviaire la vérité rien que la vérité due au Peuple. « L’URD appelle ses militants et toutes les forces patriotiques à rester mobilisées, vigilantes et déterminées pour sauver notre pays », a indiqué l’orateur. Répondant aux questions des journalistes, Ibrahima Kassa Maïga a insisté sur la tenue d’une conférence nationale afin de prendre en charge toutes les préoccupations de l’heure. Parlant de l’avant-projet de loi sur le découpage territorial, Ibarahim Kassa Maïga a fait savoir qu’il y a un grand vice dans la démarche du gouvernement. Il sera suivi de Me Demba Traoré, chargé de la communication de l’URD, qui a signalé que le régime a commis un forfait durant la présidentielle 2018 et veut en faire encore avec ce projet de découpage territorial. « Il faut que le dialogue inclusif s’instaure. Il faut ce véritable dialogue politique de haut niveau. Au sortir de ce dialogue on peut amorcer les reformes. Personne ne sait en réalité ce que ce projet cache. Personne n’a été associé au processus d’élaboration du projet. L’acte de naissance du nouveau découpage, on le cache. Nous n’approuvons pas ni la forme ni le fond du projet », a martelé Me Demba Traoré. D’ailleurs, les conférenciers précisent que l’URD ne participera pas aux concertations sur le projet de découpage territorial annoncées par le gouvernement courant ce mois de novembre. Pour sa part, le Pr Salikou Sanogo a indiqué que le pouvoir fait fit des défis de l’heure dont la crise postélectorale. « Il faut résoudre cette crise postélectorale à travers le dialogue de haut niveau. Nous ne voulons pas ce projet dangereux pour ce pays », a-t-il dit. Enfin, il a mis l’accent sur la création du front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) qui a pour objectif de rassembler les forces vives des partis et mouvements politiques, des syndicats et organisations populaires et celles de la diaspora, des personnalités et leaders d’opinion ainsi que des activistes pour sauvegarder la démocratie contre les dérives du régime en place.

Aguibou Sogodogo

Source: Le Républicain

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