Les quatre syndicats de la Plateforme d’action commune (SYNAC, SYLTMAT, SYNTRACT et CS-ADR) qui n’arrivent pas à trouver un terrain d’entente avec le Gouvernement de Moctar Ouane, viennent de déposer un préavis de grève d’une durée illimitée sur la table du ministère de Travail de la Fonction Publique. Cette cessation de travail débutera le lundi 9 novembre prochain alors que les administrateurs civils, les représentants de l’Etat et les travailleurs du ministère de l’Administration Territoriale sont en arrêt d’activité travail depuis le lundi 19 octobre dernier. Lequel se poursuivra jusqu’au 6 novembre prochain sur toute l’étendue du territoire national.
Suite à l’échec des négociations entre les conciliateurs du gouvernement et les comités exécutifs nationaux du SYNAC, du SYLTMAT, du SYNTRACT et du CS-ADR, une grève de 360 heures, soit 15 jours d’arrêt de travail, reconductible a été déclenchée depuis le lundi 19 octobre dernier et se poursuivra jusqu’au vendredi 6 novembre 2020. Compte tenu de la gravité de cette grève concernant les administrateurs civils, les représentants de l’Etat, les travailleurs du ministère de l’Administration Territoriale, le gouvernement a décidé d’impliquer le Haut Conseil Islamique (HCI) présidé par Cherif Ousmane Madani Haïdara dans les négociations.
» Malheureusement, il n’y a pas eu d’accord sur un seul point. Car ils (gouvernement et HCI) nous ont demandé d’interrompre la grève en cours sans nous faire une proposition concrète. Nous avons catégoriquement refusé. Aussi, nous avons décidé de déposer un autre préavis de grève d’une durée illimitée qui débutera le lundi 9 novembre prochain, sur toute l’étendue du territoire national « , a révélé le Secrétaire général du Syndicat Autonome des Administrateurs Civils (SYNAC) Ousmane Christian Diarra, joint par nos soins.
Les doléances
Rappelons que ces quatre syndicats frondeurs sont le Syndicat Libre des Travailleurs du Ministère de l’Administration Territoriale (SYLTMAT), le Syndicat Autonome des Administrateurs Civils (SYNAC), le Syndicat National des Travailleurs des Collectivités Territoriales (SYNTRACT) et le Comité syndical des Agences de Développement Régional (CS-ADR).
Ils exigent l’octroi d’une prime de sujétion pour risques de 400.000 F CFA aux administrateurs civils et membres du corps préfectoral, l’octroi aux administrateurs civils et aux membres du corps préfectoral d’une indemnité spéciale de 987.500 F CFA (grade III/3ème classe), 1.100.000 F CFA (grade II/2ème classe), 1.212.500 F CFA (grade I/1ère classe) et 1.325. 000 F CFA (hors grade/classe exceptionnelle), pour compter du 1er janvier 2020, 1.287.500 F CFA (grade III/3ème classe), 1.400.000 F CFA (grade II/ 2ème classe), 1.550.000 F CFA (grade I/1ère classe) et 1.700.000 F CFA (hors grade/classe exceptionnelle) pour compter du 19 janvier 2021.
Les syndicats sollicitent également l’octroi aux administrateurs civils et aux membres du corps préfectoral, ne bénéficiant pas de logement mis à disposition par l’Etat, d’une indemnité de résidence de 225.000 F CFA, pour compter du 19 janvier 2020 et 250.000 F CFA pour compter du 10 janvier 2021. Aussi, ils réclament la majoration de la prime de fonction spéciale de 300 % accordée au personnel des services du ministère de l’Administration territoriale et la fixation du nombre d’agents de sécurité affectés aux représentants de l’Etat et leur mise à disposition effective au plus tard le 30 octobre 2020.
Autres revendications
S’y ajoutent la prise en charge effective des salaires et accessoires des fonctionnaires des Collectivités Territoriales relevant du cadre de l’administration générale par le budget de l’Etat, la relecture des cadres organiques des services étatiques pour prévoir les corps des fonctionnaires des Collectivités Territoriales du cadre de l’administration générale et l’élaboration d’un plan de carrière pour les fonctionnaires des Collectivités Territoriales du cadre de l’administration générale.
Pour ce qui est des autres revendications, les syndicats réclament le traitement des états de salaire de l’ensemble du personnel des Agences de développement régional du Mali (ADRA) sur la base des budgets annuels 2020 des ADR validés en conseil d’administration et approuvés par la tutelle, l’application immédiate des accords d’établissement des ADR du Mali et l’ouverture d’une concertation pour doter les ADR (EPA) de ressources propres pour un meilleur ancrage régional, le plus tôt possible.
Si ces doléances ne sont pas satisfaites, le personnel se propose d’observer « une grève illimitée » à partir du lundi 9 novembre sur l’ensemble du territoire de la République du Mali.
Daouda SANGARE
Source: l’Indépendant