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DÉCÈS DU SERGENT-CHEF SIRIMAN FANÉ, Perte d’un précieux témoin de l’assassinat des Bérets rouges

Le sergent-chef Siriman Fané n’est plus. Il est mort dans la nuit du mercredi au jeudi dernier des suites d’une longue maladie. Il était adjoint de l’adjudant-chef Siméon Keïta se réclamant secrétaire Général de la section Syndicale de la police nationale (SPN) encore appelée la police de Sanogo.

BERET ROUGE COMMANDO SOLDATS MILITAIRE DEFILE

 

 

Le défunt laisse derrière lui des souvenirs très amers. Il a commandé la troupe qui a coupé la route aux commandos parachutistes «Bérets-Rouges» partis à l’assaut de Kati dans la nuit du 30 avril 2012. C’est encore lui qui a fourni les menottes ayant servi à les attacher au moment de les transporter à Diago pour exécution; c’est encore et toujours lui qui faisait régner la terreur au sein de ses camarades de l’autre tendance syndicale de la police nationale. Il faisait partie des fameux «Diagné Wati» ou bénéficiaires de grades à titre exceptionnel. De sergent-chef, il a été en effet bombardé commissaire. Une décision finalement abolie par la hiérarchie, il y a une quinzaine de jours. Arrêté une première fois dans le cadre des enquêtes portant sur l’assassinat de deux étudiants sur le campus universitaire de Badalabougou, il séjourna plusieurs mois à la prison de Dioïla où, malheureusement, il laissa des traces. Là-bas, il fut en effet accusé de viol sur une détenue. Suite à la pression exercée par la junte sur le gouvernement de transition, il fut libéré au même titre que son chef, l’adjudant-chef Siméon Keïta, auparavant détenu à la prison de Koulikoro.

La deuxième interpellation fait suite à l’affaire portant sur la disparition des «Bérets-rouges». Les deux compères seront inculpés et écroués au camp I de la gendarmerie. Déjà mortellement atteint d’une infection pulmonaire aigue, il sera transféré du camp I à la clinique du Docteur Oumar Mariko sise à Boulkassombougou. Les médecins traitants et l’élu national parvinrent difficilement à convaincre les gendarmes chargés de sa surveillance, de le laisser interné sur place. Ces derniers craignaient tout naturellement une tentative de soustraction du suspect à la procédure judiciaire. Le mal était, en tout état de cause, incurable. Il a succombé dans la nuit du mercredi au jeudi dernier après son internement dans un hôpital de la place. La justice vient là de perdre un précieux témoin et présumé auteur. Ce ne sont, en tout cas, pas ses victimes qui le pleureront.

Sphinx

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