C’est arrivé hier à Selingué où il a été transféré en début de semaine suite à une ordonnance du juge instructeur, Yaya Karembé. Désormais confiné dans un total isolement, le prévenu a tenté de mettre fin à ses jours en heurtant violemment et délibérément le mur de sa prison avec la tête. La violence du choc a provoqué une vilaine blessure sur le crâne et par conséquent a nécessité une intervention chirurgicale urgente. Sa vie n’est pas en danger, nous apprend-on.
Signalons qu’auparavant, il avait entamé une grève de la faim en vue de dénoncer ses conditions de détention, mais aussi et surtout pour contester son transfèrement à Selingué. Un transfèrement qui, au demeurant, reste parfaitement légal. Il était allé jusqu’à proposer le paiement d’une caution d’un milliard F CFA dans le seul but de rester dans sa prison dorée à l’Ecole de Gendarmerie de Faladjè où le bureau du directeur lui servait de lieu de détention. Aussi, il avait là la possibilité de communiquer avec l’extérieur.
Selingué est autre chose. Le détenu s’y trouve désormais dans un isolement total ; un phénomène qui a eu raison des prisonniers les plus coriaces. Sanogo n’a visiblement pas échappé à la règle. C’est pourquoi, dès qu’il est arrivé sur les lieux, il a commencé à fulminer, estimant que c’est une déportation.
L’on constate, en tout état de cause, un début de déchéance des ex-putschistes. Dans la nuit du mercredi au jeudi dernier, c’est le N° 2 de sa police, le sergent-chef Siriman Fané qui était emporté par une curieuse maladie, au sujet de laquelle d’ailleurs il y a beaucoup de supputations. Mais, selon nos sources, Siriman trainait cette maladie depuis quelques années.
Qu’on n’aille donc pas soutenir qu’il l’a contractée au cours de sa détention.
Aujourd’hui, c’est Sanogo qui perd totalement la raison au point de vouloir mettre fin à ses jours. La liste noire risque de se poursuivre et c’est vraiment dommage pour les membres de la junte que le peuple malien a accueilli au départ comme des héros, surtout au sein des fanges contestataires de la population. Mais très rapidement, ils ont montré qu’ils n’étaient que des prédateurs de l’économie nationale.
Sphinx