Suivez-nous sur Facebook, Telegram, WhatsApp pour ne rien rater de l'actualité malienne

Mali : Aliou Boubacar Diallo lance le Front Patriotique de Résistance pour contrer la dérive autoritaire

Le 8 juin 2025, dans un contexte politique marqué par une fermeture sans précédent de l’espace démocratique, l’homme politique et homme d’affaires malien Aliou Boubacar Diallo a annoncé la création du Front Patriotique de Résistance (FPR). Ce mouvement citoyen se veut une réponse républicaine à ce qu’il qualifie de « prolongation indéfinie de la transition » et à la violation manifeste de la Constitution malienne.

Bamada.net-La scène politique malienne traverse une période de turbulences sans précédent. Depuis le décret du 13 mai 2025 par lequel les autorités de la transition ont officiellement dissous tous les partis et associations politiques, la démocratie malienne semble suspendue. Cette décision, prise après la suspension des activités politiques le 7 mai, a été décriée tant sur le plan national qu’international. Plusieurs formations politiques ont tenté de contester la légalité de cette mesure devant les juridictions nationales, mais sans succès. La Cour suprême du Mali a validé le décret, renforçant ainsi l’impression d’un verrouillage complet du champ politique.

C’est dans ce climat de restrictions croissantes qu’Aliou Boubacar Diallo, ancien candidat à l’élection présidentielle de 2018, a pris la parole depuis l’étranger pour annoncer la création d’un nouveau mouvement : le Front Patriotique de Résistance (FPR). Un mouvement qu’il présente comme une initiative citoyenne et inclusive, et non un parti politique à proprement parler. Objectif affiché : défendre l’ordre constitutionnel, rétablir les droits fondamentaux et offrir une alternative crédible au statu quo imposé par les autorités actuelles.

Une réponse à la confiscation du pouvoir

Dans sa déclaration solennelle prononcée le jour de la fête de la Tabaski, le 8 juin, Aliou Boubacar Diallo n’a pas mâché ses mots. Il accuse les autorités de la transition de s’installer durablement au pouvoir en dehors du cadre constitutionnel et de bloquer toute perspective d’élections démocratiques. Pour lui, la dissolution des partis est non seulement une atteinte à la démocratie pluraliste, mais aussi une trahison des engagements pris au nom de la refondation.

Le FPR se veut une réponse républicaine, pacifique mais résolue, à cette dérive. « La légitimité populaire ne disparaît pas avec un décret », a-t-il déclaré, insistant sur le fait que seul le peuple, à travers des élections libres et transparentes, peut désigner ses dirigeants.

Le projet V3R : une justice transitionnelle au cœur de la réconciliation

Pour structurer son action, Aliou Boubacar Diallo articule son projet autour d’un cadre programmatique intitulé V3R – pour Vérité, Reconnaissance, Réparation, Réconciliation. Cette démarche s’inspire des modèles de justice transitionnelle mis en œuvre dans d’autres pays confrontés à des crises profondes. Il s’agira, selon lui, de faire la lumière sur les événements ayant conduit à l’instabilité politique actuelle, de reconnaître les souffrances subies par les populations, de prévoir des mécanismes de réparation pour les victimes et de favoriser une réconciliation sincère et inclusive à l’échelle nationale.

À Lire Aussi :  Portrait : Aliou Boubacar Diallo

À Lire Aussi :  Fausse promesse politique de Aliou Boubacar Diallo (ABD): Le Président d’honneur du parti ADP-Maliba serait-il rattrapé par l’histoire?

Cette approche se veut une alternative à la logique de confrontation. Elle propose une sortie de crise fondée sur le dialogue, la transparence et la restauration des principes fondamentaux de la République.

Une vision économique ambitieuse pour l’après-transition

Au-delà de l’enjeu politique, Aliou Boubacar Diallo ambitionne aussi de relancer l’économie nationale, aujourd’hui fortement ralentie par l’incertitude institutionnelle. Il affirme avoir discuté avec plusieurs partenaires internationaux d’un plan de relance économique estimé à plus de 100 milliards de dollars, destiné à redresser les secteurs clés du pays – agriculture, énergie, infrastructure, éducation – dès que le Mali disposera d’un cadre politique légitime.

Cette annonce stratégique place le FPR non seulement comme une force de proposition politique, mais aussi comme un acteur potentiel de reconstruction économique, dans un pays où le chômage, la pauvreté et l’insécurité ne cessent de progresser.

Une mobilisation à l’échelle nationale et de la diaspora

Soucieux d’impliquer toutes les forces vives du pays, Aliou Boubacar Diallo appelle à une mobilisation nationale et internationale. Il s’adresse aussi bien aux citoyens restés au Mali qu’à ceux de la diaspora, qu’il considère comme une composante essentielle de la résistance démocratique. Il appelle les forces armées à revenir à leur mission républicaine et exhorte les institutions encore en place à ne pas cautionner la marginalisation de la voix populaire.

Selon lui, le FPR ne cherche pas la confrontation mais la restauration. Il milite pour une transition courte, encadrée dans le temps, avec un calendrier électoral clair et contraignant.

Une rupture dans le silence politique

Depuis la dissolution des partis, rares sont les figures politiques ayant osé s’exprimer ouvertement. Beaucoup ont été contraintes au silence ou à l’exil, quand d’autres préfèrent la prudence en attendant un éventuel assouplissement du contexte. L’initiative de Diallo tranche donc avec l’attentisme ambiant. Elle pourrait bien amorcer une restructuration du paysage politique, en rassemblant autour du FPR les forces vives désireuses d’un retour à la légalité constitutionnelle.

La question demeure : Aliou Boubacar Diallo pourra-t-il incarner un véritable pôle de résistance ? Le mouvement qu’il initie trouvera-t-il un écho suffisant dans une population fatiguée par l’instabilité et les promesses non tenues ?

Une opposition nouvelle dans un Mali verrouillé

Dans un pays où les libertés d’expression et de manifestation sont étroitement surveillées, la création du Front Patriotique de Résistance constitue une initiative à haut risque. Mais elle représente également une tentative sérieuse de restaurer un débat politique assaini et fondé sur des valeurs démocratiques. Si le FPR parvient à s’implanter, à mobiliser, et à tenir le cap de la non-violence, il pourrait devenir le fer de lance d’une transition vers une gouvernance réellement issue du suffrage populaire.

Aliou Boubacar Diallo, en appelant à « un sursaut national », se place désormais en première ligne de la contestation institutionnelle. Le Mali entre ainsi dans une nouvelle phase, où la confrontation entre légalité constitutionnelle et pouvoir de fait pourrait bien décider de son avenir démocratique.

NB : Toute reproduction, intégrale ou partielle, sans une autorisation explicite de notre part est strictement interdite. Cette action constitue une violation de nos droits d’auteur, et nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour faire respecter ces droits.

 

BEH COULIBALY

 

Source: Bamada.net

Suivez-nous sur Facebook, Telegram, WhatsApp pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance Les plus bas prix du Mali Acheter à bas prix au Mali Achat terrain à Bamako Terrain à vendre Bamako Immobilier titre foncier TF à Bamako ORTM en direct, RTB en direct RTN tele sahel niger ne direct