Au moment où les maires de Bamako sont sous le feu des critiques depuis l’inondation meurtrière du 15 mai à Bamako, ces derniers veulent enlever les entraves à leur mission. Selon une source proche de la mairie du district de Bamako, une forte déclaration pour interpeller les décideurs doit être lue ce matin (23 mai 2019) au siège de la municipalité. Objectif : enlever les obstacles au transfert des fonds.
Le transfert des ressources est censé ouvrir les vannes du financement susceptible de réaliser les travaux publics de grande envergure. Ainsi, face à la réticence de l’Etat à transférer les fonds aux collectivités territoriales, les six maires du district de Bamako lancent cette offensive pour qu’ils puissent jouer pleinement leur rôle.
On se souvient que les maires de Bamako ont été interpellés par le président de la République au lendemain de l’inondation qui a fait 15 morts et de nombreux dégâts matériels dans la capitale et environs. Leur tort est d’être coupable de négligences en matière de risques liés aux inondations et au manque de caniveaux et de collecteurs.
Cette déclaration des maires pourrait être une réplique des boucs-émissaires pour situer la part de responsabilité des autres niveaux de décisions. Sans ressources nécessaires, les collectivités territoriales ne peuvent pas faire face aux travaux publics attendus d’eaux.
L’absence de ces infrastructures de voirie et d’écoulement des eaux de surface met la vie de milliers de personnes. Cette population exposée habite généralement d’anciens chéneaux de rivières ayant tari à cause de l’expansion de la ville et du changement climatique.
Pour ne rien arranger à l’urgence de la situation, la météo annonce des pluies torrentielles dans les mois à venir. Hors, on sait que la tendance est à des inondations ponctuées de périodes sèches. La catastrophe du 15 mai aurait pu être évitée si l’on avait tiré des leçons de l’inondation qui a endeuillé Bamako en 2013. Hélas, les mesures correctives annoncées n’ont pas été appliquées et les collectivités ont été abandonnées à leur sort.
Soumaila T. Diarra
Source: Le Républicain