- Oui, monsieur le président, j’ai déjà fini de plancher sur la mouture du prochain gouvernement.
- Nettoyage à grande eau, tous les bras cassés dehors…
- Compris, monsieur le président, j’ai leur liste. Mais cela veut dire qu’il ne restera pas beaucoup de ministres de l’actuelle équipe
- Combien restent dans ta mouture ?
- Personne avec une barbichette, quel que soit son rang. Personne mais absolument personne. Ce qui veut dire qu’il ne restera que deux. Et ce doit être deux des femmes de cette équipe.
- Vous savez, monsieur le président, on peut se raser…
- Mais la date de rasage sera prise en compte, surtout pour ceux qui y pensent même en se rasant… Je ne garde personne avec une barbichette.
- Très bien, monsieur le président, tout est clair. Mais quand voulez-vous remanier ?
- Dans les heures à venir… Il faut quand même respecter nos engagements avec nos partenaires surtout le Fmi.
- Oui mais sous votre conduite éclairée, le Mali des grands empires, le Mali de Soundiata et de Babemba , le Mali des fiers guerriers et des savanes ancestrales va-t-il accepter la dictature de vulgaires huissiers de la finance ?
- Aaah, tu le vois quand toi ce remaniement ?
- Dans trois semaines.
- Pourquoi ce fétichisme ?
- Non par réalisme. Après votre quarantaine. Vous venez quand même de visiter un malade et une frontière où il y a Ebola. Et là je me mêle de choses qui me regardent car nous nous retrouvons dans la même salle de conseil.
Adam Thiam
SOURCE: Le Républicain du 18 nov 2014.