La Cédéao, Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest, n’est pas Soma Ngolo Kanté, et on n’est pas en 1200 à la fondation de l’empire du Mali.
L’embargo décrété suite au changement de pouvoir avec le départ d’Ibrahim Boubacar Keita, qui a démissionné de son poste de président de la République, n’affectera que le peuple malien, les braves populations des villes et des campagnes et non les tenants du pouvoir qui du reste semblent n’avoir cure de la décision de chefs d’Etat, dont la situation intérieure, risible, expliquerait la fébrilité intense.
L’avenir d’une nation se joue entre ses enfants. Lorsque cela se passe en dehors des frontières nationales, il faut avoir le courage de le dire, il s’agit tout au moins d’une ingérence, sinon plus d’une mise sous coupe. Aucun peuple ne peut supporter d’être minimisé, de se faire dicter la loi par autrui.
Les résolutions de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), dont les dirigeants se sont réunis lundi 7 septembre, ressemblent à un oukase en exigeant de désigner un président et un Premier ministre de transition dans la semaine. Le communiqué, lu à l’issue du Sommet, précise même que ce président et ce Premier ministre devaient être des civils.
En maintenant ainsi la pression sur les nouvelles autorités militaires, sans pour autant lever les sanctions de la fermeture des frontières, et l’embargo sur les échanges financiers et commerciaux, et tout en saluant les gestes de bonne volonté de Bamako, la Cédéao se ridiculise davantage en montrant à ses opinions publiques que l’avenir des peuples, leur pouvoir de décider et leur souveraineté importent peu pour les chefs d’Etat.
Abdoulaye Séga DIABATE
Source : Sud Hebdo